Quand un don de sang de cordon ombilical permet de sauver un nouveau-né
Justin Lau a reçu une greffe de cellules souches extraites de sang de cordon lorsqu’il n’était âgé que de quelques semaines
Moins d’un an après avoir perdu son premier-né en raison d’une maladie rare, Celia Lau (de Burnaby en Colombie-Britannique) a dû se battre pour sauver la vie de son deuxième fils.
Cameron, le premier fils de Celia, a reçu un diagnostic de déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X à cinq mois. La maladie l’empêchait de combattre la plupart des infections bactériennes, virales et fongiques. Un an après le diagnostic, il a succombé à la maladie, laissant un grand trou dans le cœur de ses parents.
À quatorze semaines de grossesse, Celia a découvert que son deuxième enfant naîtrait avec la même maladie. Ces nouvelles se sont révélées dévastatrices malgré leur relative prévisibilité, car Celia avait appris durant la maladie de Cameron qu’elle était porteuse du gène de cette maladie rare héréditaire. Cette fois-ci, armés des connaissances nécessaires, les médecins ont pu offrir au garçon une chance de survie.
« Dès la confirmation du diagnostic de mon nouveau bébé, le pédiatre du Children’s Hospital de la Colombie-Britannique a travaillé avec mon gynécologue-obstétricien pour élaborer un plan », explique Celia, assistante en pharmacie.
Quelques semaines avant sa naissance, Justin Lau a reçu un diagnostic de déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X, une maladie héréditaire qui entrave la capacité de l’organisme à combattre la plupart des infections bactériennes, virales et fongiques.
Du sang de cordon a sauvé la vie de son fils
Dans le plan a été prévue une greffe de cellules souches, une procédure servant à traiter plus de 80 maladies et problèmes de santé.
Les cellules souches sont extraites du sang et de la moelle osseuse des donneurs adultes, sans oublier le sang de cordon ombilical. La Société canadienne du sang aide à jumeler donneurs et patients grâce à son Registre de donneurs de cellules souches et sa banque publique nationale de sang de cordon. Lorsque les nouvelles mères consentent à donner du sang de cordon à la Banque de sang de cordon ombilical de la Société canadienne du sang, le sang est entreposé pour être utilisé un jour chez un patient compatible ayant besoin d’une greffe de cellules souches.
Cette fois-ci, étonnamment, la recherche d’un donneur a commencé bien avant la naissance de l’enfant. En effet, Celia n’était enceinte que de 21 semaines lorsqu’on a trouvé une unité de sang de cordon compatible.
« Savoir que notre petit garçon allait devoir subir une chimiothérapie et une greffe de sang de cordon provenant d’un donneur inconnu quelques jours seulement après sa naissance nous a bouleversés. Mais c’était sa seule chance de guérison », ajoute Celia.
À 38 semaines, bébé Justin est arrivé comme prévu par césarienne au Women’s Hospital de la Colombie-Britannique. Celia se rappelle avec quelle rapidité il a été placé dans une couveuse, puis transféré au Children’s Hospital de la Colombie-Britannique, où il pouvait être protégé contre tout type de bactérie ou de virus.
Semer de l’espoir, un don de sang de cordon à la fois
Chaque don de sang de cordon peut sauver la vie de quelqu’un
En décembre 2007, Justin Lau a reçu un traitement de chimiothérapie, suivie d’une greffe de sang de cordon pour contrer son déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X. Sa mère, Celia Lau, porte le gène de la maladie et a perdu son premier enfant à cause de la même maladie.
Justin n’avait que dix jours lorsqu’il a entrepris dix jours de chimiothérapie intensive pour préparer son corps à la greffe de cellules souches. Il a reçu ces cellules extraites de sang de cordon alors qu’il n’avait que trois semaines.
« C’était un moment d’angoisse pour notre famille, se souvient Celia. Après la greffe, il a fait une grave infection et on a dû le mettre sous respirateur artificiel pendant plusieurs jours. Après 67 jours en isolation, il a enfin reçu son congé de l’hôpital ».
Heureux d’être en vie
Récemment, Justin a fêté ses treize ans et a remporté le prix « Spirit Award » durant la cérémonie de remise des diplômes de son école primaire. Bien qu’il n’ait aucun souvenir de ce qu’il a vécu à l’aube de sa vie, il est reconnaissant pour les cellules souches qu’il a reçues.
« Je pense souvent à la personne qui m’a donné du sang de cordon et qui m’a sauvé la vie, et je sais que je ne la verrai probablement jamais, » dit Justin, qui adore construire des personnages Pokémon avec des blocs LEGO. « Mais je suis heureux d’être en vie avec mes parents et de pouvoir voir comme le monde est beau. »
Justin Lau a récemment célébré sa graduation de l’école primaire avec ses parents Marcus et Celia Lau. Lorsqu’il était bébé, Justin a subi une chimiothérapie suivie d’une greffe de sang de cordon pour contrer son déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X.
Celia et son mari Marcus Lau sont remplis de gratitude.
« Notre famille a été extrêmement chanceuse. En six ou sept semaines seulement, une unité de sang de cordon compatible avec Justin avait déjà été trouvée, se remémore Celia. Dès le début, nous savions à quel point ça peut être difficile de trouver un don de cellules souches compatibles pour un patient comme Justin qui a des racines chinoises. Donc, le fait d’avoir trouvé un don compatible aussi rapidement m’a permis de vivre une grossesse beaucoup moins stressante. »
En ce qui concerne la greffe de cellules souches, les meilleurs résultats possible se produisent lorsque les antigènes leucocytaires humains (HLA) du patient correspondent étroitement à ceux du donneur. Une telle correspondance génétique est plus probable lorsque le patient et le donneur possèdent un bagage ancestral identique. Étant donné qu’au Canada les donneurs asiatiques, hispaniques, métissés et noirs ne composent que 33 % des donneurs potentiels du Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang, trouver un donneur compatible avec les patients de ces catégories est particulièrement compliqué. Comme les cellules souches extraites du sang de cordon ne requièrent pas une compatibilité aussi précise, elles s’avèrent extrêmement précieuses pour les patients dont l’origine ethnique est sous-représentée dans le bassin de donneurs adultes potentiels.
De plus, étant donné que les cellules souches extraites de sang de cordon sont entreposées pour être utilisées au besoin, elles peuvent en général être distribuées au patient plus rapidement que celles qu’on obtient au moyen d’une recherche de donneur adulte compatible.
Tout pour aider
Après la greffe de Justin, ses parents se sont empressés de trouver des manières de redonner à la société. Entre autres, ils contribuent à des projets de recherche au Children’s Hospital de la Colombie-Britannique pour développer des techniques qui pourront sauver la vie de bébés atteints d’un déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X avant qu’ils ne soient nés.
« Donner au suivant » grâce au don de sang de cordon
Il y a plein de manières de donner
Celia et son mari Marcus se sont également inscrits à titre de donneurs d’organes et de tissus. Bien qu’ils ne puissent pas se joindre au registre de cellules souches eux-mêmes, ils ont encouragé leurs proches et amis admissibles à le faire.
En particulier, Celia encourage vivement les personnes d’origine asiatique, hispanique, métissée et noire à faire partie de la chaîne de vie du Canada. Elle appelle les bénévoles sains de ces groupes des « héros » et les considère comme des éléments essentiels du système de santé canadien.
« J’aimerais que plus de gens d’origines ethniques différentes s’inscrivent au registre de cellules souches ou donnent du sang de cordon, confie-t-elle. Tout comme une personne généreuse a donné du sang de cordon et a sauvé la vie de mon fils, ces gens pourraient également sauver la vie d’un patient. »
En ce mois de juillet, au cœur du Mois de la sensibilisation au don de sang de cordon, nous invitons les futures mères habitant à Brampton, à Ottawa, à Edmonton et à Vancouver à envisager de donner du sang de cordon. Vous pouvez vous inscrire en ligne pour donner. Chaque don peut sauver une vie.