Paludisme : informations à l’intention des donneurs de sang et de plasma
Si vous avez déjà eu le paludisme et que la maladie est derrière vous, vous pouvez contribuer à la chaîne de vie du Canada de nombreuses façons :
- Si cela fait au moins six mois que vous avez eu le paludisme, vous pourriez être admissible au don de plasma, cette partie liquide du sang riche en protéines essentielle au système immunitaire. Le processus utilisé pour fabriquer des médicaments à partir de plasma élimine le parasite responsable du paludisme, ce qui explique pourquoi les gens qui ont déjà été infectés peuvent donner. Pour en savoir plus sur le don de plasma et votre admissibilité, appelez-nous au 1 866 JE DONNE (18665336663).
- Si vous avez entre 17 et 35 ans, vous pouvez vous inscrire comme donneur de cellules souches. Les greffes de cellules souches peuvent traiter plus de 80 affections, notamment l’anémie falciforme. Malheureusement, de nombreux patients peinent à trouver un donneur compatible, car la diversité des donneurs fait défaut à l’échelle mondiale. Or, les patients ont plus de chance de trouver un donneur compatible au sein de leur propre groupe ethnique.
- Vous pouvez officialiser votre consentement au don d’organes et de tissus.
- Le bénévolat est une autre manière de faire une différence. Nos bénévoles jouent un rôle important, autant auprès des donneurs pendant le processus de don que dans la communauté, où ils font de la sensibilisation au don de sang.
- Vous pouvez faire un don en argent ou encore lancer votre propre collecte de fonds afin de contribuer à la recherche et à nos efforts pour aider les patients.
- Et surtout, vous pouvez faire connaître la chaîne de vie du Canada autour de vous et encourager vos amis et votre famille à y contribuer de toutes les façons qui leur conviennent.
Bien qu’il existe de nombreuses façons de soutenir la chaîne de vie du Canada, nous comprenons la frustration et la déception des personnes qui ne peuvent pas y contribuer de la manière qui leur semble la plus significative. La recherche et nos plateformes d’analyse ne cessent de progresser, et nous révisons régulièrement nos critères d’admissibilité afin d’éliminer les obstacles au don tout en veillant à maintenir l’innocuité du sang.
Pour en savoir plus sur les périodes d’attente à observer après un voyage, consultez la section Voyages de l’ABC de l’admissibilité sur notre site Web.
Foire aux questions
Si j’ai séjourné dans une région touchée par le paludisme, mais que j’ai pris toutes les précautions recommandées, dois-je quand même attendre avant de pouvoir donner du sang total ou des plaquettes?
Il est fort probable que oui. Même avec des méthodes de prévention (médicaments antipaludiques, répulsifs à moustiques pour zone tropicale, moustiquaires de lit imprégnées d’insecticide), il est impossible d’éliminer les risques d’exposition au paludisme.
Votre période d’attente pour donner du sang total ou des plaquettes dépendra de la durée de votre séjour dans la région impaludée, car c’est cette durée qui détermine votre risque d’exposition. La probabilité que vous ayez une infection qui n’a pas été diagnostiquée diminue avec le temps.
- Si votre séjour a duré moins d’une journée, vous pouvez peut-être donner; tout dépend de l’endroit visité.
- Si votre séjour a duré moins de six mois, vous devez attendre trois mois à partir de la date à laquelle vous avez quitté la région impaludée.
- Si votre séjour a duré six mois ou plus, vous devez attendre trois ans.
Si votre visite a duré moins de 24 heures, appelez-nous au 1 866 JE DONNE (1-866-533-6663) pour savoir si vous êtes admissible au don.
Pour plus d’informations, consultez notre page sur les régions impaludées.
J’ai déjà eu le paludisme, mais tout cela est maintenant derrière moi. Puis-je donner?
Si votre guérison date d’au moins six mois, vous pouvez donner du plasma destiné au fractionnement, à condition de remplir tous les autres critères. Par contre, vous ne pouvez pas donner de sang total ni de plaquettes. Le parasite qui cause le paludisme peut rester latent pendant des dizaines d’années. Par conséquent, il demeure toujours un risque, faible, mais non négligeable, qu’une personne infectée par le passé porte encore le parasite dans son sang. La présence d’un seul parasite du paludisme dans un don de sang risquerait de transmettre la maladie à la personne transfusée, qui pourrait alors tomber gravement malade, voire mourir.
C’est pour cette raison que les personnes qui ont eu le paludisme ne peuvent pas faire de don de sang total ou de plaquettes. Elles peuvent par contre donner du plasma, qui sera utilisé pour la fabrication de médicaments d’importance vitale, donner des cellules souches ou encore des organes et des tissus (plus d’informations ci-dessous).
Si vous analysez tous les dons de sang, pourquoi est-il nécessaire d’observer une période d’attente?
Le système canadien d’approvisionnement en sang est reconnu comme étant l’un des plus sûrs au monde. Et s’il est aussi sûr, c’est parce que nous combinons questionnaire de sélection des donneurs et analyse des dons de sang. En effet, nous analysons tous les dons pour détecter les infections transmissibles par transfusion. Toutefois, aucun test n’est parfait, et certaines infections ne peuvent être détectées de cette façon.
Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe aucun test de dépistage du paludisme approuvé par Santé Canada pour les dons de sang. Pour l’instant, nous évaluons donc le risque d’exposition au parasite en nous basant sur des critères rigoureux. Cela dit, nous sommes en train d’évaluer un test d’acide nucléique (TAN) pour détecter la présence de parasites du paludisme dans le sang d’une personne au moment du don.
Rappelons qu’il existe une différence de taille entre les tests (approuvés par Santé Canada) que nous utilisons à la Société canadienne du sang pour détecter les agents infectieux transmissibles par transfusion et les tests de diagnostic clinique dont se servent les médecins pour établir la présence (ou l’absence) d’une maladie. Nos tests de dépistage sont conçus pour des personnes généralement en bonne santé et non pour des patients symptomatiques. Il est donc normal que les règles de dépistage des agents pathogènes soient différentes.
Qu’est-ce que le test des acides nucléiques (TAN)?
Le test des acides nucléiques détecte les agents pathogènes responsables d’infections comme le VIH, le virus de l’hépatite C et le virus du Nil occidental. La Société canadienne du sang l’utilise pour détecter les agents pathogènes de maladies infectieuses dans le sang des donneurs et ainsi renforcer l’innocuité des réserves de sang.
Ce type de test diffère des tests de détection d’anticorps, qui servent à rechercher dans les protéines du donneur des signes d’infections antérieures plutôt que la présence d’agents pathogènes.
Il n’existe actuellement aucun TAN pour le paludisme ni aucun test approuvé par Santé Canada qui permette de dépister les anticorps spécifiques du paludisme chez les donneurs de sang. Dès qu’un test sera homologué par Santé Canada, nous évaluerons son efficacité, et si les résultats s’avèrent satisfaisants, nous demanderons l’autorisation d’intégrer le test en question à notre processus de traitement des dons de sang.
Pourquoi les personnes guéries du paludisme peuvent-elles donner du plasma, mais pas de sang total?
Les personnes guéries du paludisme depuis plus de six mois sont admissibles au don de plasma source, utilisé pour la fabrication de médicaments d’importance vitale. Le plasma contient entre autres substances importantes des protéines qui favorisent la guérison, la coagulation du sang et le bon fonctionnement du système immunitaire.
Lorsqu’une personne fait un don de plasma, seul le plasma est recueilli; les globules rouges sont retirés, ce qui réduit le risque de transmission de la maladie, car le parasite du paludisme infecte les globules rouges. Par ailleurs, le plasma recueilli pour être transformé en médicaments fait l’objet d’un traitement qui inactive les agents infectieux (dont les parasites) à l’origine du paludisme.
Les donneurs de plasma peuvent faire toute la différence pour les patients dont la vie dépend de médicaments fabriqués à partir de plasma. Ces médicaments spécialisés permettent de traiter différentes maladies rares et potentiellement mortelles. Découvrez l’impact des dons de plasma sur les personnes malades et leur famille.
Si vous souhaitez faire un don de plasma source ou si vous avez des questions sur votre admissibilité au don, appelez-nous au 1 866 JE DONNE (1-866-533-6663).
Pourquoi les personnes guéries du paludisme peuvent-elles donner des cellules souches?
Le processus d’évaluation des donneurs implique des tests de dépistage supplémentaires et des examens médicaux. De plus, les cliniciens disposent d’une flexibilité leur permettant de prendre des décisions en fonction des besoins de chaque patient et des caractéristiques de chaque donneur.
C’est dans la moelle osseuse que se fabrique le sang. Les cellules souches de la moelle osseuse produisent tous les types de cellules sanguines et immunitaires. C’est pourquoi la greffe de cellules souches peut aider, voire guérir les personnes atteintes de certaines maladies du sang, comme les cancers du sang (leucémie) et autres maladies des globules rouges (anémie falciforme, thalassémie). Lorsqu’il reçoit les cellules souches d’un donneur en santé, l’organisme du receveur se met à fabriquer de nouvelles cellules sanguines et immunitaires. Pour de nombreux patients, la greffe de cellules souches est le seul espoir de guérison.
Lorsqu’un candidat au don de cellules souches guéri du paludisme est compatible avec un patient en attente d’une greffe, il doit répondre à un questionnaire médical qui comprend aussi des questions sur ses voyages, ses lieux de résidence et ses antécédents de paludisme. Ces renseignements sont ensuite transmis à l’équipe hospitalière responsable de la greffe, qui évalue l’admissibilité du candidat, notamment en lui faisant passer un examen médical. Le receveur et l’équipe responsable de la greffe peuvent ainsi peser les risques et les avantages que présenterait le don du candidat en question.
Pourquoi les personnes guéries du paludisme peuvent-elles donner des organes et des tissus, mais pas de sang total?
Le processus d’évaluation des donneurs implique des tests de dépistage supplémentaires et des examens médicaux. De plus, les cliniciens disposent d’une flexibilité leur permettant de prendre des décisions en fonction des besoins de chaque patient et des caractéristiques de chaque donneur.
Le parasite du paludisme peut rester latent pendant longtemps dans les cellules sanguines et le foie; le risque de transmission de la maladie varie d’un organe ou tissu à l’autre. Le receveur et l’équipe responsable de la greffe pèseront les risques et les avantages que comporterait la greffe de certains organes ou tissus en particulier.
Tout comme pour le don de cellules souches, les candidats au don d’organes et de tissus doivent participer à un processus d’évaluation qui comprend un questionnaire médical très complet et divers tests médicaux. Chaque situation est différente et il revient au médecin traitant et au receveur de décider si l’organe est acceptable ou non.
Pourquoi les critères d’admissibilité liés au paludisme diffèrent-ils d’un pays à l’autre?
La Société canadienne du sang étudie les tendances des maladies et les risques propres au Canada.
Afin d’assurer l’innocuité de l’approvisionnement en sang, chaque pays ou territoire décide, en fonction du contexte local, des risques et des avantages de différents critères. Il n’existe pas une approche uniforme du dépistage du paludisme chez les fournisseurs de sang à l’échelle internationale. Nos critères d’admissibilité des donneurs de sang sont établis dans un cadre réglementaire rigoureux qui s’appuie sur des données probantes pour assurer la qualité des produits et la sécurité des receveurs.
Pourquoi les critères associés au paludisme semblent-ils exclure de façon disproportionnée les personnes provenant de pays africains, sud-asiatiques et sud-américains?
Pour protéger la population contre une infection transmissible par transfusion, il faut d’abord bien comprendre comment se manifeste la maladie en se basant sur les données existantes, notamment les schémas de répartition géographique. Chaque fois qu’une personne fait un don de sang, nous lui demandons où elle a déjà vécu ou voyagé, car le fait d’être allé dans certaines régions du monde augmente le risque d’exposition à des agents infectieux pouvant se transmettre par une transfusion de sang.
La Société canadienne du sang se fonde sur l’information des Centers for Disease Control (CDC) des États-Unis pour déterminer les régions présentant un risque de paludisme suffisamment élevé pour nécessiter un traitement préventif. À la lumière des publications des CDC, nous savons que la transmission du paludisme se fait de manière disproportionnée dans certaines régions de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie du Sud et de l’Amérique du Sud. Cela signifie que, malheureusement, les personnes ayant voyagé ou vécu dans ces régions sont pénalisées de manière tout aussi disproportionnée par les critères d’admissibilité imposés pour prévenir le risque de transmission du paludisme. Le site des CDC contient une liste des régions où les risques d’attraper le paludisme sont les plus élevés.
Nous comprenons tout à fait que les donneurs refoulés peuvent se sentir frustrés et déçus.
Que fait la Société canadienne du sang pour assurer un accès au don plus équitable pour les personnes qui ont vécu ou voyagé dans des régions impaludées?
Nous sommes bien conscients que nos critères d’admissibilité, passés et actuels, peuvent avoir un impact à long terme sur les gens qui sont exclus et nous travaillons à mieux comprendre cet impact sur les personnes provenant de régions touchées par le paludisme.
Ces travaux consistent notamment à éliminer les obstacles au don et à établir des relations basées sur la confiance et la réciprocité. Bien sûr, il s’agit d’un processus complexe qui prendra de nombreuses années, mais nous tenons à offrir un cadre plus positif et plus inclusif à tous les donneurs potentiels.
Nous étudions régulièrement diverses approches pour gérer le risque que représente le paludisme pour le système d’approvisionnement en sang, et comme suite à notre dernière étude, nous sommes en train d’évaluer un test d’acides nucléiques qui permettrait de détecter la présence de parasites du paludisme dans le sang d’une personne au moment du don.
Il n’existe actuellement aucun TAN pour le paludisme ni aucun test approuvé par Santé Canada qui permette de dépister les anticorps spécifiques du paludisme chez les donneurs de sang. Dès qu’un test sera homologué par Santé Canada, nous évaluerons son efficacité, et si les résultats s’avèrent satisfaisants, nous demanderons l’autorisation d’intégrer le test en question à notre processus de traitement des dons de sang.
Nous espérons que la mise en place d’un tel test éliminera les obstacles au don pour les nombreux donneurs potentiels des communautés noires et sud-asiatiques. À l’heure actuelle, les personnes de ces communautés sont touchées de manière disproportionnée par les critères d’admissibilité liés au paludisme parce que la maladie est transmise par un moustique qui se trouve principalement dans certaines régions de l’Afrique et de l’Asie du Sud.
Une consultation auprès des personnes et des communautés les plus touchées par les critères actuels nous a confirmé que la mise en place d’un TAN pour le paludisme constituerait un changement significatif.
Un rapport (actuellement en anglais uniquement, le français sera bientôt disponible) résume les résultats de l’étude que nous avons menée récemment pour évaluer les stratégies actuelles utilisées pour atténuer les risques de transmission du paludisme par transfusion et explorer d’autres approches potentielles qui garantiraient également l’innocuité de l’approvisionnement en sang.
Que fait la Société canadienne du sang pour éliminer les obstacles au don en général?
Nous avons une équipe qui se consacre exclusivement à la diversité, à l’équité et à l’inclusion. Cette équipe travaille à créer une culture favorisant le bien-être psychologique et la justice raciale pour les groupes en quête d’équité. Elle élabore des politiques, des procédures et d’autres pratiques culturellement adaptées pour éliminer les obstacles au don. Mais surtout, elle travaille en étroite collaboration avec les parties prenantes internes et externes afin de cocréer des stratégies qui maximiseront l’inclusion des candidats au don de sang, de produits sanguins et de cellules souches.