Donner de l’espoir, un don de sang de cordon à la fois

Le sang du cordon ombilical est riche en cellules souches qui peuvent sauver des vies. Découvrez comment nos équipes contribuent à faire parvenir ce précieux cadeau aux personnes qui en ont besoin.

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16 juillet 2021
A cord blood specialist in scrubs on a hospital campus in Edmonton.

Andrea Cheung, ci-dessus, est spécialiste de la collecte de sang de cordon ombilical à la Société canadienne du sang à Edmonton (Alberta).

Chaque jour, dans quatre hôpitaux du Canada, des parents qui accueillent un nouveau bébé redonnent également espoir aux patients.

Ces familles ont choisi de faire un don à la Banque de sang de cordon ombilical de la Société canadienne du sang, qui abrite les précieuses cellules souches prélevées sur le cordon ombilical et le placenta après une naissance. Tout comme les cellules souches obtenues de donneurs adultes, ces cellules peuvent être utilisées pour une greffe — un traitement potentiellement salvateur pour plus de 80 maladies et troubles.

Et tout comme les dons provenant de donneurs adultes inscrits au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang, tout don à la banque pourrait être la seule chance de survie d’un patient. Le sang de cordon donné pourrait être nécessaire dans des années ou immédiatement, pour un patient au Canada ou ailleurs dans le monde. C’est pourquoi la collecte et la conservation de ces dons sont une mission qui tient à cœur aux spécialistes de la Société canadienne du sang dans tout le pays. Celles que vous allez rencontrer travaillent toutes à Edmonton, en Alberta.

Comment et où puis-je donner du sang de cordon?

Le don du sang de cordon, « une merveilleuse façon de célébrer la naissance de notre fille »

La promesse du sang de cordon

Le fait de travailler pour la banque de sang de cordon en 2015 a permis à Aileen Wiebe de boucler la boucle d’une carrière qui a débuté en 1982 dans le domaine des soins infirmiers de première ligne. En plus d’avoir travaillé pendant de nombreuses années en tant qu’infirmière en travail et accouchement, elle avait également contribué aux soins des enfants atteints de cancer.

« En tant qu’infirmière pédiatrique, j’étais très investie dans le sort de mes patients, se souvient Aileen. Je suis allée aux funérailles de ceux qui sont décédés. À l’époque, la chimiothérapie et la radiothérapie étaient à peu près les seules options disponibles pour traiter leur cancer. »

S’ils étaient nés plus tard et avaient été traités plus récemment, certains de ces enfants auraient très bien pu recevoir une greffe de cellules souches. Les cellules souches provenant à la fois de donneurs adultes et du sang du cordon ombilical ont le potentiel de guérir certains cancers du sang — y compris une leucémie aiguë qui a coûté la vie à l’un des cousins d’Aileen.

A woman in a blue scrubs stands outside a building.


Aileen Wiebe supervise une équipe de spécialistes de la collecte de sang de cordon et d’infirmières spécialisées à Edmonton (Alberta), l’une des quatre villes canadiennes où les futures mères peuvent s’inscrire pour donner du sang de cordon ombilical à la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang.

Pour ces raisons et bien d’autres encore, Aileen est ravie d’apporter de l’espoir en tant que superviseure du programme de sang de cordon. Elle encadre une équipe de spécialistes de la collecte de sang de cordon et de personnel infirmier spécialisé à Edmonton, tous basés à l’hôpital pour femmes Lois Hole. Des équipes similaires de la Société canadienne du sang sont en place dans les hôpitaux de Vancouver, en Colombie-Britannique, et dans les villes de Brampton et d’Ottawa, en Ontario.

Aileen participe également à la formation des professionnels de la santé externes sur le prélèvement du sang ombilical. Les infirmières, tout comme les médecins, jouent un rôle essentiel en nous aidant à faire connaître aux futures mères les avantages du sang de cordon et la simplicité de la démarche. Elles nous aident également pendant les accouchements, en suivant des protocoles bien précis qui permettent de prélever du sang de cordon viable par la suite. Aileen sait d’expérience que ce n’est pas toujours facile à réaliser en salle d’accouchement, alors que le degré d’adrénaline est à son maximum.

Aileen ressent également un certain lien avec les familles des receveurs de cellules souches. Son propre mari a été traité pour un cancer par une greffe de cellules souches autologues, une procédure dans le cadre de laquelle les cellules souches du patient sont prélevées et stockées temporairement, puis réintégrées dans l’organisme après une chimiothérapie intense. Ce fut un moment éprouvant pour sa famille, même sans le stress de la recherche d’un donneur compatible.

« Je comprends beaucoup mieux les personnes qui attendent un donneur de cellules souches compatible, sans savoir si elles vont en trouver un, dit-elle. Cette expérience a renforcé ma passion pour mon travail ».

« J’aime vraiment créer des liens avec les gens ».

Le meilleur espoir de compatibilité d’un patient est un donneur de la même origine ancestrale. C’est pourquoi la Société canadienne du sang encourage les personnes d’origines ethniques diverses à s’inscrire au Registre comme donneur de cellules souches et à donner du sang de cordon.

Les patients d’origine ethnique mixte sont parmi les plus difficiles à jumeler car ils sont sous-représentés dans les registres de cellules souches du monde entier. Andrea Cheung, l’une des spécialistes de la collecte de sang de cordon d’Aileen, est consciente de cette réalité, qu’elle partage parfois avec les futures mères d’origines diverses qu’elle rencontre à l’hôpital.

En les informant sur le don de sang de cordon, je leur dis parfois : « Mes enfants sont eurasiens, à moitié chinois et à moitié blancs, donc s’ils avaient un jour besoin d’une greffe de cellules souches, elle devrait probablement provenir d’un donneur qui est également d’origine chinoise et blanche, explique Andrea. Cela les aide à comprendre pourquoi nous avons besoin d’unités de sang ombilical d’origines ethniques diverses ».

Bien que la Société canadienne du sang encourage les donneurs de sang de cordon à s’inscrire en ligne avant l’accouchement, Andrea rencontre personnellement certaines futures mères à l’hôpital, notamment celles qui attendent une césarienne non urgente ou un déclenchement du travail. Parler avec elles du don de sang de cordon est une partie enrichissante de son travail pour celle qui se décrit comme une « personne bavarde », qui a déjà travaillé comme actrice professionnelle et productrice de théâtre.

« J’aime vraiment créer des liens avec les gens, et je pense que j’excelle dans ce domaine », déclare Andrea.

Pour établir ce lien, elle a également partagé des histoires de patients en difficulté. Alors qu’au début 2021, on était à la recherche d’un donneur de cellules souches compatibles pour Boston De Castro, un bébé d’origine mixte philippine et blanche, Andrea a évoqué cette recherche avec les couples philippins et ethniquement mixtes qu’elle a rencontrés.

D’autres aspects du rôle d’Andrea sont plus techniques. Quand une donneuse de sang de cordon accouche d’un bébé pendant son service, Andrea arrive avec un chariot pour prendre en charge le placenta et le cordon ombilical des mains du personnel hospitalier. Ensuite, dans une pièce sécurisée de l’hôpital, Andrea place le placenta dans un bol suspendu au-dessus de son plan de travail, avec le cordon ombilical pendant à travers un trou au centre du bol. Après avoir soigneusement inséré une aiguille dans une veine du cordon, la gravité transporte le sang du cordon dans un sac de collecte stérile qui ressemble à ceux utilisés pour les dons de sang.

A cord blood specialist in scrubs on a hospital campus in Edmonton.


Andrea Cheung, spécialiste de la collecte de sang de cordon à Edmonton (Alberta), recrute des donneurs de sang de cordon et prélève le sang de cordon ombilical à l’hôpital pour femmes Lois Hole. Les dons peuvent être utilisés pour des greffes de cellules souches qui peuvent sauver des vies.

Une fois le prélèvement terminé, Andrea effectue quelques tests et calculs préliminaires afin de déterminer si l’unité peut être ajoutée à la banque en vue d’une utilisation potentielle par les centres de greffes. Les unités qui n’atteignent pas certains seuils de volume peuvent ne pas être adaptées à la greffe, mais elles peuvent souvent être utilisées pour la recherche, avec la permission de la donneuse. Si l’unité semble destinée à la banque, l’une des infirmières spécialisées de l’équipe d’Aileen examinera les renseignements médicaux de la mère et du bébé, rendra visite à la mère pour qu’elle remplisse un questionnaire de santé plus détaillé et prélèvera quelques échantillons de sang de la mère pour des tests supplémentaires.

« On ne peut s’empêcher de penser au patient »

Une fois le sang de cordon prélevé, Andrea ou l’une de ses collègues le prépare pour l’envoyer à l’un des deux laboratoires de la Société canadienne du sang pour traitement et stockage. Certaines unités sont envoyées au laboratoire d’Ottawa, tandis que d’autres vont juste de l’autre côté de la ville, où des technologues comme Denise Swaby les attendent.

A woman in a coral shirt with long blond hair stands next to the sign for Canadian Blood Services’ Marshall Eliuk Centre.


Denise Swaby est une technologue de laboratoire médical qui traite les cellules souches de sang de cordon pour la banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang.

En plus de traiter les cellules souches pour les greffes autologues, Denise et ses collègues testent et conservent soigneusement les unités de sang de cordon. Dans le cadre d’un test, ils examinent l’unité pour évaluer son « nombre total de cellules nucléées », un indicateur du nombre de cellules souches qu’elle contient. Pour être ajoutées à la banque en vue d’une éventuelle utilisation par des patients, les unités doivent atteindre un certain seuil lors de ce test. D’autres tests évaluent le profil génétique de l’unité et déterminent si les cellules souches se développeront dans un environnement simulé de moelle osseuse. (La moelle osseuse est le tissu mou et spongieux situé à l’intérieur de la plupart des os, où les cellules souches se transforment en cellules sanguines; une greffe de cellules souches permet de repeupler la moelle osseuse du patient avec les cellules saines du donneur).

Denise traite également l’unité pour en retirer le plasma, un composant liquide de couleur paille qui constitue la majeure partie du volume du sang, ainsi qu’une partie des globules rouges. Elle ajoute ensuite une substance destinée à protéger les cellules souches contre les dommages qu’elles peuvent subir lorsqu’elles sont congelées pour être stockées.

Chaque unité repose dans une petite cassette métallique à -196 °C jusqu’à ce qu’elle soit jumelée à un patient. Avant l’expédition, on vérifie à nouveau la viabilité des cellules à l’aide d’un instrument appelé cytomètre de flux.

« Nous avons en fait une unité qui sera expédiée demain au Royaume-Uni, dit Denise. Nous expédions au Canada, mais aussi à l’étranger. Chaque fois que nous envoyons une unité, nous savons que c’est une chance de sauver la vie d’une personne qui en a besoin. »

A long blonde medical laboratory technologist holds a cassette used to store frozen cord blood and a control rate freezer.


Denise Swaby tient l’une des minuscules cassettes utilisées pour stocker les cellules souches du sang de cordon. Dans sa main droite se trouve un appareil appelé congélateur à taux de contrôle, qui sert à congeler les cellules avant qu’elles ne soient stockées dans le réservoir blanc à l’arrière-plan.

Les cellules souches de sang de cordon étant stockées pour être utilisées à tout moment, elles peuvent généralement être mises à disposition plus rapidement que les cellules obtenues par la recherche d’un donneur adulte compatible. Et pendant la pandémie de COVID-19 ― qui a empêché le recrutement en personne pour le Registre de donneurs de cellules souches et a également créé des défis pour la collecte et l’expédition de cellules souches adultes — notre banque publique de sang de cordon n’a fait que gagner en importance. En fait, la banque a expédié plus d’unités de sang de cordon au cours de l’année écoulée qu’au cours de n’importe quelle année depuis son ouverture en 2013. Chaque expédition est une source de fierté et de célébration pour tous les membres de nos équipes de sang de cordon, qui sont informés de chacune d’elles par courriel.

Comme Aileen et Andrea, Denise est également animée par une profonde compréhension personnelle de l’importance de ce travail. En effet, bien des années avant la création de la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang, elle a obtenu le droit de conserver le sang ombilical de ses propres enfants dans le cadre d’un programme spécial en Alberta.

Le mari de Denise est originaire de la Jamaïque, et elle savait que l’ascendance mixte noire caribéenne et caucasienne de leurs enfants pourrait rendre difficile la recherche de cellules souches compatibles, si jamais ils en avaient besoin. En outre, il y avait des antécédents familiaux de cancer du sang. La sœur de Denise est décédée d’une leucémie dans son enfance en 1981, alors que la greffe de cellules souches était encore un traitement relativement nouveau. À l’époque, le Canada n’avait pas encore de registre de cellules souches, et aucun membre de la famille — ni Denise, ni ses quatre autres frères et sœurs, ni leurs parents — n’était compatible.

Aujourd’hui, ce souvenir est un puissant rappel pour Denise de l’importance de son travail.

« On ne peut s’empêcher de penser au patient et à sa famille, à ce qu’ils vivent, confie Denise. On se dit qu’on leur apporte une lueur d’espoir. »

À l’occasion du mois de juillet, mois de sensibilisation au sang de cordon ombilical, nous encourageons les futures mamans vivant à Brampton, Ottawa, Edmonton et Vancouver à envisager de donner du sang de cordon ombilical. Vous pouvez vous inscrire en ligne pour faire un don. Chaque don peut contribuer à sauver une vie.

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