Modélisation mathématique : comparaison des risques de transmission du VIH en fonction de différentes politiques d’admissibilité au don de sang des HARSAH
Responsable du projet |
Sheila O’Brien (Société canadienne du sang) |
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Équipe |
Marc Germain (Héma-Québec) |
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Partenaires et collaborateurs |
Whitney Steele (Croix-Rouge américaine, É.-U.); |
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Période de financement |
Janv. 2018 — Déc. 2018 |
Janv. 2019 — Déc. 2020 |
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Montant du financement |
18 000 $ |
24 000 $ |
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Ce résumé a été préparé par l’équipe de projet avec le soutien d’un(e) spécialiste en courtage d’informations de la Société canadienne du sang. Avis de non-responsabilité : Ce projet de recherche a été financé par le Programme de subventions de recherche sur les HARSAH, dont l’objectif est de promouvoir la recherche sur d’autres façons d’évaluer les candidats au don de sang ou de plasma afin de faire évoluer les critères d’admissibilité des HARSAH tout en maintenant l’innocuité des réserves de sang. Le Programme est géré par la Société canadienne du sang et Héma-Québec avec le soutien financier du gouvernement fédéral (Santé Canada). Les opinions exprimées dans ce résumé ne reflètent pas nécessairement celles de la Société canadienne du sang ou des gouvernements fédéral, provinciaux ou territoriaux du Canada. |
Résumé
Contexte
La modélisation mathématique des risques associés à toute modification des critères d’admissibilité aux dons de sang et de plasma des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HARSAH) est nécessaire, à la fois dans le contexte actuel de sécurité transfusionnelle et dans le cas où d’autres stratégies de réduction des risques (p. ex. réduction des agents pathogènes) seraient adoptées. Les groupes LGBTQ+ préconisent une sélection de l’ensemble des donneurs basée sur le mode de vie, soit une approche « neutre », afin de permettre aux HARSAH qui présentent de faibles risques de transmission du VIH de donner leur sang. Les stratégies potentielles basées sur l’évaluation individuelle des risques comprennent la non-admissibilité pendant une période donnée au don de sang en fonction du nombre de partenaires sexuels ou du nombre de nouveaux partenaires sexuels, ou encore la mise en place d’un algorithme de questions sur les comportements sexuels à risque. Cette étude se propose d’estimer les risques de distribution d’une unité de sang infectée par le VIH en fonction de différentes politiques d’admissibilité au don de sang des HARSAH et, pour ce faire, répond aux questions suivantes :
- Quel est le risque résiduel estimatif de transmission du VIH (c.-à-d. le risque restant après l’adoption de moyens d’identification et de contrôle des risques) avec l’instauration d’une période de non-admissibilité de trois mois après le dernier rapport sexuel pour les HARSAH?
- Quel serait le risque résiduel de transmission du VIH si un certain nombre de critères permettant l’évaluation individuelle des risques étaient adoptés au Canada?
- Quel serait l’impact de ces changements en termes de non-admissibilité et de recrutement de donneurs?
Description
Une équipe internationale d’experts en modélisation mathématique a ajusté un modèle qu’elle avait déjà développé pour l’évaluation de périodes de non-admissibilité limitées dans le temps des HARSAH. Ce modèle a été utilisé pour prédire les risques et comparer des politiques semblables à partir de données de recherche actuelles, mais aussi de nouvelles données générées par les projets effectués dans le cadre du Programme de subventions de recherche sur les HARSAH. Ce modèle a été utilisé pour estimer les risques de transmission du VIH lorsque les HARSAH doivent observer une période d’attente de trois mois après leur dernier rapport sexuel avec un autre homme pour donner du sang. Les risques résiduels ont été modélisés selon les trois scénarios suivants : 1) scénario le plus plausible : aucun changement du non-respect des critères de sélection, de la prévalence du VIH et du taux d’incidence chez les HARSAH; 2) scénario optimiste : diminution du non-respect des critères de sélection de 50 %; et 3) scénario pessimiste : doublement du non-respect des critères de sélection, de la prévalence du VIH et du taux d’incidence chez les HARSAH.
Résultats
Au départ, le risque résiduel de transmission du VIH était de 1 sur 36,0 millions de dons (intervalle de confiance de 95 %, 1 sur 1 504 907 millions, 10,5 millions); dans le scénario le plus plausible, il était de 1 sur 34,2 millions (1 sur 225 534 millions, 8,7 millions); dans le scénario optimiste, il était de 1 sur 36,0 millions (1 sur 282 618 millions, 9,5 millions); et dans le scénario pessimiste, il était de 1 sur 16,7 millions (1 sur 39 469 millions, 6,0 millions). Tous les intervalles de confiance se chevauchaient. Avec un risque modélisé déjà très faible pour la période de non-admissibilité de douze mois, le risque supplémentaire représenté par la réduction de la période de non-admissibilité à trois mois est également très faible. Ceci est vrai même avec un scénario pessimiste.
Applications
Ce modèle a été conçu pour estimer les risques représentés par la réduction de la période de non-admissibilité au don de sang des HARSAH, et a été utilisé par la Société canadienne du sang et Héma-Québec pour étayer leur demande de réduction de la période de non-admissibilité à trois mois auprès de Santé Canada. Il peut également servir à modéliser d’autres types de risques d’infection après modification d’une période de non-admissibilité. Les paramètres de ce modèle ont, par exemple, été appliqués à un autre modèle visant à estimer les risques associés à la suppression de la période de non-admissibilité des HARSAH dans le cadre du don de plasma par aphérèse.
Considérations futures
Une approche différente devra être utilisée pour évaluer les risques de transmission de maladies infectieuses dans le cadre du don de plasma ainsi que la pertinence d’une étape de mise en quarantaine pour les produits ayant subi un processus d’inactivation pathogénique pour l’évaluation de critères de sélection alternatifs comme l’évaluation des risques individuels présentés par les donneurs de sang total. L’équipe travaille aussi à l’élaboration d’un modèle pour le don de plasma destiné à la fabrication de produits de fractionnement avec réduction des agents pathogènes.
Publications
Davison, K. L., Gregoire, Y., Germain, M., Custer, B., O'Brien, S. F., Steele, W. R., Pillonel, J., Seed, C. R., & the Surveillance, Risk Assessment, Policy Sub-Group of the ISBT Transfusion Transmitted Diseases Working Party (2019). Changing the deferral for men who have sex with men—an improved model to estimate HIV residual risk. Vox sanguinis, 114(7), 666–674. https://doi.org/10.1111/vox.12826
O'Brien, S. F., Grégoire, Y., Pillonel, J., Steele, W. R., Custer, B., Davison, K. L., Germain, M., Lewin, A., Seed, C. R., & Surveillance, Risk Assessment and Policy Sub-group of the ISBT Transfusion Transmitted Diseases Working Party (2020). HIV residual risk in Canada under a three-month deferral for men who have sex with men. Vox sanguinis, 115(2), 133–139. https://doi.org/10.1111/vox.12867
Caffrey, N., Goldman, M., Osmond, L., Yi, Q. L., Fan, W., & O'Brien, S. F. (2022). HIV incidence and compliance with deferral criteria over three progressively shorter time deferrals for men who have sex with men in Canada. Transfusion, 62(1), 125–134. https://doi.org/10.1111/trf.16753
Le savoir en action
Les résultats de cette étude seront utilisés dans le rapport qui sera remis à Santé Canada dans le but d’adopter des critères de sélection basés sur les pratiques sexuelles à risque.