Des données offrent de l’espoir aux patients en attente d’une greffe d’organe
Une famille qui pleure la perte d’une épouse et d’une mère espère que des améliorations au système aideront d’autres personnes.
Deux nouveaux rapports donnent de l’espoir aux patients canadiens en attente d’une transplantation d’organe.
Le Rapport d’étape sur le système de 2019 de la Société canadienne du sang révèle une augmentation du taux de don d’organes après décès. En 2019, ce taux était de 21,9 donneurs par million d’habitants, comparativement à 20,6 en 2018. Cette augmentation représente un progrès important, car elle place le Canada sur un pied d’égalité avec d’autres pays performants comme l’Australie et le Royaume-Uni. Le taux d’utilisation des organes constitue un autre indicateur de progrès tout aussi important. Avec la transplantation de trois organes en moyenne par donneur décédé, le Canada peut s’enorgueillir d’un taux d’utilisation des organes comparable à celui des autres pays.
Les plus récentes données du Registre canadien des insuffisances et des transplantations d’organes (RCITO), publié par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), révèlent également des chiffres encourageants. En 2019, 3 014 transplantations d’organes (tous organes confondus) ont été réalisées au Canada, soit une augmentation de 42 % par rapport à 2010.
Malheureusement, un plus grand nombre de Canadiens sont morts faute d’avoir reçu l’organe dont ils auraient eu besoin. En 2019, ce nombre s’est élevé à 250, comparativement à 223 en 2018. À la fin de 2019, 4 400 patients étaient encore sur les listes d’attente. Il reste par conséquent beaucoup de travail à faire.
« Je ne veux pas que d’autres familles perdent une épouse et une mère. »
Michelle Pho, de Regina, en Saskatchewan, fait partie des Canadiens qui sont morts pendant l’attente.
Michelle souffrait de lésions rénales provoquées par un lupus; elle a attendu un rein pendant plusieurs années avant de perdre la vie, en 2018. Son mari, Blaine Pho, se bat aujourd’hui pour que le système soit amélioré.
« Le temps d’attente peut être très long; il n’est pas rare qu’un patient doive attendre plusieurs années », fait remarquer Blaine, qui est père de deux enfants. « Malheureusement, comme cela a été le cas pour ma femme, Michelle, certaines personnes n’obtiennent jamais l’organe dont elles ont besoin, et beaucoup voient leur santé générale se détériorer pendant l’attente. »
Selon le dernier rapport du RCITO, 40 734 Canadiens (excluant les Québécois) étaient au stade terminal de l’insuffisance rénale à la fin de 2019, ce qui représente une hausse de 33 % par rapport à 2010.* Comme peu de patients ont un donneur vivant, la plupart doivent compter sur un don après décès. La majorité des provinces offrent maintenant à leurs résidents la possibilité d’enregistrer leur consentement au don d’organe en ligne, mais le registre en ligne de la Saskatchewan a été lancé seulement à l’automne 2020, soit après le décès de Michelle.
« Quand j’ai appris que nous aurions un registre en ligne, j’étais vraiment très content, lance Blaine. Ça ne nous ramènera pas Michelle, mais après avoir vécu une telle épreuve, je ne veux pas que d’autres familles perdent une épouse et une mère. »
Michelle Pho et ses enfants, Emily et Carson. Michelle est décédée en 2018 après avoir attendu une transplantation rénale pendant des années.
Besoin de plus de donneurs vivants
La Société canadienne du sang et les programmes de don et de transplantation d’organes de toutes les régions du pays travaillent à accroître les taux de don vivant.
« Chaque fois qu’un patient reçoit un rein d’un donneur vivant, son nom est retiré de la liste des patients qui attendent un organe d’un donneur décédé. Cela réduit le temps d’attente des autres patients inscrits sur la liste », explique Peggy John, directrice intérimaire du programme de don et de greffe d’organes et de tissus de la Société canadienne du sang.
Plus d’informations sur le don vivant
L’amélioration des taux de don passe obligatoirement par une sensibilisation accrue de la population au don et à la greffe d’organes et de tissus et par l’augmentation du nombre de donneurs inscrits.
« En 2019, le Canada a accompli de nets progrès grâce à la collaboration accrue à l’échelle du système. Le pays compte sur la générosité et la coopération des professionnels et du personnel clinique du secteur et de nombreuses organisations nationales et provinciales pour continuer d’améliorer les taux de don et de transplantation d’organes », souligne Peggy John.
Auparavant diffusé en format imprimé, le rapport d’étape annuel que publie la Société canadienne du sang sur le rendement du système de don et de transplantation d’organes est désormais présenté sur une plateforme interactive en ligne.
Aujourd’hui diffusé sur une plateforme interactive en ligne, le rapport d’étape sur le système de don et de transplantation d’organes est maintenant plus facile d’accès et plus transparent. Présentant des données pour l’ensemble du pays, il fournit de l’information précieuse aux diverses parties prenantes du système.
La Société canadienne du sang travaille en collaboration avec les différents intervenants du don et de la greffe d’organes et de tissus à l’échelle du pays afin d’améliorer le rendement global du système. Renseignez-vous sur la façon d’enregistrer votre consentement au don dans votre province ou territoire et obtenez plus d’informations sur le don vivant. N’oubliez pas d’informer votre famille de votre décision.
*Institut canadien d’information sur la santé. Statistiques annuelles sur les transplantations d’organes au Canada : dialyse, transplantation et don d’organes, 2010 à 2019. Ottawa, Ontario : ICIS; 2020