Sécurité transfusionnelle
Retrouver la confiance après la crise
Le scandale du sang contaminé des années 80 et 90 a marqué une période noire de l’histoire canadienne. À la suite d’une grave défaillance du système de santé publique, des produits sanguins contaminés par les virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et de l’hépatite C ont été administrés à des patients, compromettant leur santé et causant de nombreux décès. La forte chute du nombre de donneurs de sang a alors provoqué de fréquentes pénuries dans les hôpitaux.
Notre système n’a pas fait honneur aux patients canadiens. Cet échec et le scandale qui en a résulté ont mené à la tenue d’une enquête publique dirigée par le juge Horace Krever. Le rapport final et les modifications recommandées – formulées par la Commission dirigée par le juge Krever – ont été publiés en septembre 1997.
L’année suivante, les gouvernements créaient la Société canadienne du sang, une nouvelle autorité indépendante et sans but lucratif appelée à opérer dans l’ensemble des provinces et territoires, à l’exception du Québec.
Alors que nous commémorons cette année les événements qui ont mené à notre création, nous avons un devoir de mémoire et nous ne devons cesser de réfléchir à ce qu’il a fallu accomplir pour retrouver la confiance après cette crise. Il nous faut aussi reconnaître que sans le dévouement et la collaboration des systèmes de santé, et sans le soutien des généreux donneurs, nous n’aurions pas pu concrétiser la vision du juge Krever.
Un système de sécurité à plusieurs niveaux
La sécurité est au cœur de notre action. Nos processus de qualité s’inscrivent tous dans un système de sécurité à plusieurs niveaux conçu pour protéger les patients.
Non seulement nous sélectionnons avec soin tous les donneurs potentiels pour limiter le risque de transmission de maladies infectieuses, mais le sang donné est systématiquement soumis à des tests de dépistage, notamment pour le VIH et les virus de l’hépatite. Le contrôle de la qualité du sang tout au long de la chaîne d’approvisionnement et notre vigilance constante à l’égard des maladies infectieuses sont les garants de l’innocuité de nos produits et de la sécurité de nos services.
Voici les moyens de surveillance mis en place dans notre système d’approvisionnement :
- contrôler le dépistage des maladies transmissibles chez les donneurs de sang;
- enquêter sur les infections potentiellement transmissibles par transfusion (notamment les infections bactériennes) chez les receveurs;
- savoir repérer les nouveaux agents pathogènes qui pourraient représenter un risque aujourd’hui ou à l’avenir.
Grâce à ce type de renseignements, nous pouvons prendre les précautions qui s’imposent pour réduire les risques que représentent les produits sanguins pour les patients.
Lorsque de nouveaux agents pathogènes font leur apparition, nous agissons rapidement pour protéger les patients canadiens.
Au fil des ans, nous avons fait face à divers défis de santé publique : le virus du Nil occidental, le virus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le virus H1N1, la préparation aux pandémies, et plus récemment, le virus Zika.
Toutefois, malgré un dépistage rigoureux des agents pathogènes connus, une surveillance régulière et l’intégration des dernières innovations en matière de dépistage et de détection, il est impossible d’anticiper leur mutation ni d’autres risques encore inconnus.
C’est pourquoi nous dépendons de l’honnêteté des donneurs quant aux risques auxquels ils peuvent avoir été exposés lorsqu’ils répondent au questionnaire prédon. Leurs réponses font partie intégrante du système à plusieurs niveaux destiné à protéger les patients.
Gagner la confiance du public
Aujourd’hui, les patients bénéficient d’un accès exceptionnel à du sang et à des produits plasmatiques sûrs.
Nous accueillons régulièrement le public qui s’intéresse à nos processus décisionnels et les Canadiens ont la possibilité de nous interpeller en tout temps sur le fonctionnement du système d’approvisionnement en
sang — même lorsqu’il s’agit de questions complexes ou délicates.
Nous prenons très au sérieux la promesse faite aux patients et nous sommes conscients que nous devons chaque jour prouver que nous méritons la confiance du public.
Les patients canadiens et leurs proches ont désormais la certitude que chaque jour, une personne se réveille en santé grâce à un don. Souvenons-nous du passé pour garantir la sécurité de demain. Cela exige un leadership en santé qui est ouvert, qui œuvre en toute transparence et qui rend des comptes.
Notre histoire nous rappelle la confiance que nous accordent les Canadiens. C’est pourquoi nous avons l’obligation de protéger, de remettre en question et d’améliorer notre système de transfusion et de greffe, et ce, grâce à des produits et à des services efficaces.