Bessie Calabria a besoin de transfusions de sang tous les mois pour sa thalassémie. Son mari, Sal, donne du sang pour montrer sa gratitude.
Bessie Calabria est atteinte d’un trouble héréditaire du sang appelé thalassémie. Tout au long de sa vie, elle a bénéficié de plus de 2 000 dons de sang. Malgré tout, voir les poches de transfusion chaque mois continue de l’émouvoir.
« Cela signifie que quatre personnes sont venues pour donner du sang, et il est là, disponible pour moi, explique-elle. Je ne prends jamais cela pour acquis. »
Même si elle ne peut pas les rencontrer, elle se sent liée à ces personnes. Des détails comme les dates du don sur les poches de sang ouvrent une petite fenêtre sur leur vie. Au tout début de la COVID-19, ces dates témoignaient du courage des donneurs et donneuses pour se rendre aux rendez-vous alors que la crainte de la maladie était à son maximum. À des périodes moins angoissantes, elles révèlent des coïncidences amusantes. Bessie a ainsi remarqué que pour une transfusion, tout le sang avait été donné le jour de son anniversaire. Lors d’un autre rendez-vous en février, tous les dons avaient été réalisés le jour de la Saint-Valentin.
« C’est tellement gentil que quatre personnes aient pris le temps, un jour comme celui-là, de donner de l’amour d’une autre façon! »
Les étiquettes sur les poches sont aussi là pour rappeler à Bessie que les personnes qui ont fait des dons partagent son groupe sanguin : O négatif (O-). Si vous faites partie des 7 % de personnes dont le groupe sanguin est O négatif au Canada et si vous donnez du sang, vous avez peut-être participé à son parcours de soins. Vous savez déjà probablement que les « donneurs universels » sont du groupe sanguin O-, essentiel dans les situations d’urgence quel que soit le groupe sanguin. Mais il faut aussi noter que le sang O- est le seul que les personnes O- peuvent recevoir.
Comme pour toutes les personnes qui ont besoin de transfusions fréquentes, les dons de sang pour Bessie sont également soumis à des tests supplémentaires pour confirmer leur compatibilité. Les globules rouges sont recouverts de plusieurs protéines en plus de celles qui déterminent le système ABO, et la combinaison de ces protéines – appelées « antigènes » – varie d’une personne à une autre. Après une transfusion, une personne peut former des anticorps aux antigènes du donneur qui ne sont pas présents dans son propre sang. Si elle est de nouveau exposée aux mêmes antigènes, les anticorps attaquent et éliminent les cellules transfusées, une réaction qui peut engager le pronostic vital.
Les antigènes étant héréditaires, leur combinaison a également tendance à varier selon l’ethnicité. C’est l’une des raisons pour lesquelles la diversité ethnique est essentielle pour répondre aux besoins des patients, y compris ceux atteints de thalassémie ou d’anémie falciforme.
Les transfusions de sang peuvent être une occasion de socialiser
Avec la thalassémie, le corps fabrique moins d’hémoglobine que la quantité normale. L’hémoglobine est la protéine dans les globules rouges qui transporte l’oxygène vers toutes les régions de l’organisme. Les personnes atteintes de thalassémie ne nécessitent pas forcément de transfusions de sang, mais la forme sévère dont souffre Bessie lui impose des transfusions à vie.
Certaines de ses premières transfusions ont eu lieu aux urgences de l’hôpital. Ayant grandi dans la petite ville de Belleville en Ontario, c’était le seul établissement équipé pour faire les transfusions. L’une des infirmières était une voisine qui la ramenait parfois chez elle après le traitement.
Aujourd’hui, c’est dans un tout autre environnement que Bessie reçoit ses transfusions : la Red Blood Cell Clinic de l’Hôpital général de Toronto. Ses journées de transfusion sont alors l’occasion de retrouver d’autres receveurs et receveuses avec qui elle est devenue amie au fil des ans. Il leur arrive même de commander du resto pour manger ensemble.
« Nous sommes six à recevoir régulièrement des transfusions, c’est vraiment agréable, dit Bessie. Vous savez, on compatit. On rit, on plaisante, on s’aide les uns les autres. »
Les dons de sang permettent de faire carrière et de prendre soin de sa communauté et de sa famille
Ce qui est vraiment formidable, c’est ce que permettent les dons de sang hors des murs de l’hôpital.
C’est grâce aux dons de sang si les deux fils de Bessie, Gianluca et Andreas, ont pu voir le jour, car Bessie a eu besoin d’encore plus de sang que d’habitude pour mener ses grossesses à terme. Les dons lui ont également permis d’avoir l’énergie et la santé nécessaires pour poursuivre une carrière dans les services financiers, pour devenir une bénévole active pour la Thalassemia Foundation of Canada, et plus récemment, pour prendre soin de son père de 93 ans.
« Tout ce qu’on m’avait dit que je ne pourrais pas faire, aller à l’université, travailler à temps plein, avoir une famille, tout cela a été possible grâce aux dons de sang », indique Bessie.
Son mari, Sal, ne peut pas remercier en personne ces donneurs et donneuses comme il le souhaiterait. Alors, il donne lui-même du sang pour témoigner de sa gratitude.
« J’ai toujours su qu’il était important de donner du sang, mais c'est seulement quand j’ai rencontré Bessie que j’ai compris à quel point c'est important, dit-il. Un petit geste peut sauver une vie. »
Merci à tous les receveurs qui ont partagé leur histoire pour souligner la Semaine nationale du don de sang 2024. Pour lire d’autres histoires et participer à notre célébration des donneurs, visitez sang.ca/NBDW.