Une communauté ayant contribué à un record mondial de dons de sang continue sur sa lancée

28 novembre 2023
ShareTweetShare
Image
Father and son wearing “proud donor” stickers at blood donation event

En Ontario, les chiites continuent de mobiliser des centaines de personnes pour les patients 

Ayant contribué au record mondial du nombre de dons de sang faits à l’occasion d’une campagne, les membres d’une communauté religieuse continuent d’aller faire des centaines de dons et de recruter des donneurs potentiels pour le Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang. 

Cela fait plusieurs années que les membres de l’Islamic Shia Ithna-Asheri Jamaat of Toronto organisent des collectes de sang avec notre programme Partenaires pour la vie. Aujourd’hui, de nombreux musulmans chiites de l’Ontario ont décidé de se mobiliser et de suivre leur exemple. 

En 2022, cette communauté a recruté près de 400 donneurs de sang et de plasma en participant à la campagne internationale Global Blood Heroes, qui appelait la population de 27 pays à battre le record mondial du nombre de dons de sang effectués en une journée. Et ce fut chose faite, puisque plus de 37 000 dons de sang ont été recueillis en une journée dans le monde entier! 


Faites toute la différence

Donner du sang ou du plasma


En septembre dernier, cette communauté religieuse s’est de nouveau mobilisée pour aider les personnes malades et hospitalisées afin de marquer l’Arbaïn, une commémoration annuelle importante pour les musulmans chiites qui marque la fin des 40 jours de deuil de la mort de l’imam Hussein, considéré comme un martyre (« arbaïn » signifie « 40 » en arabe). Les membres de la communauté ont recruté près de 400 donneurs de sang et de plasma dans diverses régions de l’Ontario, y compris lors d’une collecte organisée pendant un long week-end important au centre communautaire Jaffari de Thornhill (Ont.). 

Lorsque l’on donne du sang, « on se sent bien », explique Shabbir Rahemtulla, qui a participé à la collecte de Thornhill. « C’est le plus grand acte de charité que l’on puisse faire, car on donne de la vie à quelqu’un d’autre. » 

Man donating blood at Jaffari Community Centre
En septembre dernier, Shabbir Rahemtulla a donné du sang avec les membres de sa communauté religieuse au centre communautaire Jaffari de Thornhill (Ont.). Il avait également donné du sang dans le cadre d’une campagne qui avait battu tous les records de dons.

Ahmed Sagarwala, photographié plus haut en compagnie de son père, Ali Raza Sagarwala, a fait son deuxième don de sang lors de la collecte organisée à Thornhill.  

« Cela m’a pris environ quinze minutes et je n’ai pas trouvé ça douloureux », raconte Ahmed. 

Ali Raza a commencé à donner du sang en 1976, à Dubaï, peu de temps après la naissance de son fils aîné, le frère d’Ahmed.  

« Lorsqu’un enfant naît, l’hôpital ne demande rien. Alors, en échange, j’ai décidé de donner du sang, explique-t-il. Alhamdulillah, je donne du sang chaque fois que j’en ai l’occasion. » 

Man with arm around young son while donating blood
Aliasghar Gulamhusein est allé donner du sang accompagné de son fils, Ammar.

La diversification du bassin de donneurs est essentielle pour sauver des vies 

Comme nous avons besoin de beaucoup plus de nouveaux donneurs — 100 000 chaque année — pour préserver la vitalité de la chaîne de vie du Canada, les initiatives comme celle entreprise par les membres de l’Islamic Shia Ithna-Asheri Jamaat of Toronto sont vitales. 

La communauté nous aide également à diversifier le bassin de donneurs afin que nous puissions répondre aux besoins de tous les patients. En effet, certaines personnes ont besoin de composants sanguins dont les caractéristiques doivent se rapprocher le plus possible de celles de leur propre sang. Or, les marqueurs sanguins, qui sont génétiques, varient en fonction des origines ethniques. Aussi, les donneurs de cette communauté, qui sont en majorité originaires de l’Afrique de l’Est et de descendance indienne, font toute la différence pour les patients d’origines similaires, mais aussi pour le reste de la population. 

Woman donating blood at Jaffari Community Centre
En septembre 2023, Fatma Khakoo a donné du sang au centre communautaire Jaffari de Thornhill (Ont.).

Redonner de l’espoir aux patients grâce au Registre de donneurs de cellules souches 

Il est également crucial de diversifier le bassin de donneurs de cellules souches pour les personnes qui ont besoin d’une greffe. Les cellules souches, en particulier les cellules souches hématopoïétiques, sont des cellules immatures qui peuvent se transformer en n’importe quelle cellule sanguine. C’est pourquoi la greffe de cellules souches peut être utilisée pour traiter plus de 80 maladies. 

Les donneurs et les receveurs de cellules souches sont jumelés en fonction de marqueurs héréditaires, que l’on appelle les antigènes leucocytaires humains (ou HLA). Bien que ces marqueurs soient génétiques, la plupart des patients ne trouvent pas de donneur dans leur famille et doivent s’en remettre à un donneur non apparenté ayant les mêmes origines ethniques qu’eux. 

Stem cell registrant holding swab kit for stem cell registry
Sakina Alibhai, qui tient en main une trousse de frottis buccal, s’est inscrite au Registre de donneurs de cellules souches lors de la collecte organisée au centre communautaire Jaffari de Thornhill (Ont.), en septembre 2023.

Si vous avez entre 17 et 35 ans et êtes prêt(e) à faire un don à toute personne en ayant besoin, vous pouvez probablement vous inscrire au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang, et ce même si vous n’êtes pas admissible aux dons de sang et de plasma. Notre registre permet de trouver des donneurs canadiens pour des personnes qui ont besoin d’une greffe de cellules souches au Canada ou dans un autre pays, grâce à notre collaboration avec des registres similaires dans d’autres pays. 

Malheureusement, la recherche d’un donneur compatible n’est pas toujours fructueuse, et ce, en partie à cause du fait que beaucoup de communautés ethniques sont mal représentées dans les registres de donneurs. C’est ce qui s’est passé pour Nishaat Sheraly, enseignante, épouse et mère bien-aimée de deux jeunes enfants qui, après une longue bataille, a succombé à une leucémie faute de donneur.   

Mother and young sons in orange shirts at stem cell registry recruitment event in a school
Nishaat Sheraly, photographiée ici avec ses deux fils en 2013, est décédée d’une leucémie faute de donneur de cellules souches compatible. Cette photo a été prise à l’école où Nishaat était enseignante, lors d’une séance de recrutement pour le Registre de donneurs de cellules souches.

Avant que Nishaat ne tombe malade, « nous n’avions jamais entendu parler du Registre de donneurs de cellules souches et des bienfaits de ce traitement », raconte Munsif Sheraly, le mari de Nishaat.  

Près de dix ans après la mort de Nishaat, l’envie persistante d’épargner à d’autres familles le drame que ses fils, Maalik et Zain, et lui ont vécu a motivé Munsif à participer à la collecte organisée en septembre dernier, à Thornhill (Ont.). Cela représentait pour eux l’occasion d’expliquer aux membres de leur communauté comment la greffe de cellules souches pouvait sauver des vies et à quel point il est nécessaire de diversifier le Registre de donneurs de cellules souches. 

Man and teenage sons, younger son holding stem cell registry swab kit
Munsif Sheraly et ses fils, Zain (au centre, tenant à la main une trousse de frottis buccal) et Maalik, recrutent des donneurs pour le Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang.

Les personnes présentes lors de l’événement avaient également la possibilité de s’inscrire au Registre sur place. On leur remettait une trousse de frottis buccal — également disponible gratuitement en ligne — qui contient des écouvillons, ou cotons-tiges, pour prélever des échantillons de salive à l’intérieur des joues. Ces échantillons sont ensuite analysés afin d’en déterminer les caractéristiques HLA, lesquelles permettent de déterminer la compatibilité potentielle du donneur avec les personnes ayant besoin d’une greffe de cellules souches. Une fois l’analyse terminée, les écouvillons sont éliminés. 

Aucun examen ou analyse n’est nécessaire tant qu’une compatibilité potentielle avec une personne ayant besoin d’une greffe de cellules souches n’a été déterminée. À ce moment-là, on appelle le donneur pour qu’il commence le processus de don de cellules souches. Cet appel à sauver une vie peut arriver des mois, voire des années, après l’inscription. 

Zain Sheraly assists with recruitment for Canadian Blood Services Stem Cell Registry. His mother, Nishaat Sheraly, died of leukemia in 2014 after no matching stem cell donor was found.
Zain Sheraly participe au recrutement de donneurs pour le Registre de donneurs de la Société canadienne du sang. Sa mère, Nishaat Sheraly, est morte d’une leucémie en 2014 faute de donneur compatible.

Il existe de nombreuses façons qui vous permettraient, vous aussi, de faire toute la différence dans la vie des personnes malades et hospitalisées. Répondez à notre test d’admissibilité pour savoir si vous pouvez donner du sang ou du plasma, puis faites une recherche avec le nom de votre ville, votre adresse ou votre code postal pour trouver un centre de donneurs près de chez vous. Et si vous avez entre 17 et 35 ans, pourquoi ne pas envisager de vous inscrire au Registre de donneurs de cellules souches également? 

Pour en savoir plus sur les différentes façons d’aider les patients, consultez les différentes façons de donner. Ensemble, nous sommes la chaîne de vie du Canada

Sur le même sujet