Se préparer à une pandémie en utilisant la science des données
Nous avons toujours besoin de sang et de produits sanguins, même pendant une pandémie.
La Société canadienne du sang a toujours répondu rapidement et efficacement aux situations mettant en jeu la santé publique. En témoignent les mesures prises contre le virus du Nil occidental, la maladie de Chagas, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO), et les virus Zika et H1N1. Notre engagement à l’égard du bien-être des patients, des donneurs, de nos bénévoles et de nos employés est inébranlable.
Se préparer à une pandémie est pour nous d’une importance capitale et nous travaillons d’arrache-pied pour anticiper deux des principaux risques que pourrait représenter la COVID-19 pour l’approvisionnement en sang.
« Lors de l’émergence d’une nouvelle maladie, la première chose qui nous vient à l’esprit est de savoir si cette nouvelle maladie se transmet par le sang, indique le Dr Isra Levy, vice-président aux affaires médicales et à l’innovation à la Société canadienne du sang. »
« Ensuite, [il s’agit de savoir] si cela est susceptible d’affecter les donneurs, qui pourraient avoir peur d’aller donner leur sang ou qui pourraient ne pas pouvoir donner en raison des mesures imposées. »
Aucune donnée n’indique que le virus responsable de la COVID-19 soit transmissible par transfusion sanguine. Toutefois, l’approvisionnement en sang pourrait s’en retrouver menacé si les gens ne pouvaient pas aller donner leur sang par crainte ou par empêchement. En effet, certains pays touchés par la flambée de la maladie ont connu des pénuries de sang et de produits sanguins parce que les gens n’osaient plus aller faire des dons ou qu’on leur avait recommandé de rester chez eux. Nous sommes également déterminés à protéger nos employés et nos bénévoles.
Que l’on soit en situation de pandémie ou pas, les besoins en sang et en produits sanguins sont constants. On a toujours besoin de sang pour les victimes d’accidents de la route, les personnes qui doivent se faire opérer d’urgence et les personnes en traitement contre le cancer.
La modélisation de données au service de la prise de décisions
Nous avons élaboré un plan qui nous permettra de faire face à une pandémie de COVID-19. Ce plan prévoit différents scénarios et propose des approches pour y répondre. Pour prendre les meilleures décisions possible, nous devons nous baser sur des données.
Steven Drews, directeur associé du service de microbiologie de la Société canadienne du sang, travaille à l’élaboration d’un modèle qui permette de déterminer les risques que représenterait la présence de donneurs infectés par le nouveau coronavirus dans nos centres de donneurs. Il fait partie des nombreuses personnes dont le travail est de recueillir, de traiter et d’analyser des données dans notre organisation.
Tous les 7 à 10 jours, ou en cas de découverte importante, Steven Drews et ses collègues, dont Sheila O’Brien, exécutent des outils de modélisation afin de déterminer les probabilités de recueillir du sang infecté par le virus.
« Selon nos estimations les plus prudentes, il existe une chance sur 100 millions que nous recueillions une unité de sang qui contienne le virus, explique Steven Drews. Étant donné que nous recueillons environ un million de dons par an, le niveau de risque est infinitésimal. »
Nous travaillons également avec Héma-Québec et le groupe d’épidémiologie et de surveillance de la Société canadienne du sang, qui a pour tâche de réunir autant de données que possible sur la COVID-19 puisque les données épidémiologiques évoluent au jour le jour.
« Nous continuerons d’analyser les données et d’utiliser nos outils de modélisation afin d’ajuster nos estimations et de pouvoir apporter des réponses appropriées à la situation, continue Steven Drews. Nous sommes également en train d’évaluer la probabilité qu’une personne infectée par le virus le transmette à l’un de nos employés ou à un autre donneur dans l’un de nos centres de donneurs — probabilité très faible pour l’instant. »
En effet, il s’agit là d’une très faible probabilité, car les études montrent qu’il y a très peu de chances qu’une personne malade aille dans l’un de nos centres de donneurs. D’un point de vue statistique, les donneurs de sang sont généralement en meilleure santé que les non-donneurs.
« Nos donneurs savent qu’ils doivent être en bonne santé. Ils savent qu’ils ne peuvent pas venir à un centre de donneurs s’ils se sentent malades et nous avons des mesures en place pour le leur rappeler : quand ils prennent leur rendez-vous et quand ils répondent au questionnaire, explique le Dr Levy. Nos donneurs sont formidables. Nous avons — nous aurons — besoin de sang. »