Lara Turner aspire à aider les enfants souffrant de maladies graves
Grâce aux donneurs de sang, Lara Turner a pu combattre un ostéosarcome, le même cancer qui a coûté la vie à Terry Fox.
Vivant sans cancer depuis maintenant cinq ans, Lara a un quotidien bien rempli : elle fait de l’exercice, tient un journal et promène ses chiens en plus d’étudier la psychologie.
« Je veux aider les enfants atteints de maladies graves », explique Lara, qui vit à Guelph, en Ontario. « En ce moment, je sers de mentor à une jeune adolescente qui vient de recevoir un diagnostic d’ostéosarcome. Je connais le parcours qu’elle doit suivre et j’espère que mon expérience pourra l’aider. »
Un petit geste qui fait beaucoup de bien
Le parcours de Lara commence en 2016. Elle a alors 14 ans et souffre d’une mystérieuse douleur à la jambe droite. Au début, les médecins ne voient pas de raison de s’inquiéter. Mais lorsque l’adolescente se retrouve aux urgences à cause d’une nouvelle enflure et d’un réel inconfort, ils lui font passer une scintigraphie osseuse et une biopsie. Ces analyses révèlent un cancer des os.
Dans les huit mois qui suivent, Lara subit une lourde chimiothérapie quatre jours par semaine. Elle subit également une opération d’une quinzaine d’heures pour sauver sa jambe. Elle reçoit six transfusions de globules rouges et quatre transfusions de plaquettes, un autre composant sanguin.
« La première transfusion sanguine de Lara a été un moment difficile à vivre », se souvient Michelle Turner, la mère de Lara. « Jamais je n’aurais pensé que mon enfant aurait besoin du sang d’une autre personne pour pouvoir survivre. »
Les transfusions ont aussi été cruciales par la suite, pour la qualité de vie de Lara. C’est ce qui ramenait son taux de cellules sanguines à un niveau adéquat après certains traitements de chimiothérapie. En quelque sorte, c’est grâce aux donneurs si elle pouvait quitter l’hôpital pour retrouver son foyer, sa famille et son chien adoré.
Lara ne saura jamais qui sont tous ces donneurs qui ont tant fait pour elle. Mais si elle pouvait leur parler, elle leur demanderait ce qui les motive à aider des gens qui leur sont complètement étrangers. « À ceux qui n’ont pas de raison particulière de donner, je leur dirais que le petit prix qu’ils ont payé a eu un grand impact et que je leur en suis extrêmement reconnaissante », dit-elle.
Aidée par les donneurs de sang, Lara aide à son tour
Depuis sa maladie, Lara est plus sensible aux combats des autres et voue un profond respect à ceux et celles qui l’ont aidée dans son propre parcours. Sa gratitude est immense. « J’ai une nouvelle vision de la vie et j’en suis réellement reconnaissante, dit-elle. Je veux en faire le plus possible pour aider les autres parce qu’on ne sait jamais ce que la vie nous réserve. »
En plus de préparer une carrière dans une profession qui l’amènera à aider les autres, elle raconte son histoire pour éduquer les gens et les inspirer. Elle a livré ses premiers témoignages dans des écoles primaires locales, dans le cadre d’activités donnant le coup d’envoi à la course Terry Fox. Lara a appris qu’elle avait le même cancer que le militant humanitaire quelques jours seulement avant que sa propre école participe à la course annuelle de 2016. En 2017, elle a marqué l’événement en s’adressant aux étudiants de l’Université Western.
Pour l’avoir vécu elle-même, Lara sait fort bien à quel point il est douloureux de passer les fêtes à l’hôpital. En 2019, souhaitant égayer le Noël des enfants en traitement dans un service pédiatrique de Guelph, elle a lancé une collecte de jouets, qu’elle a dû mettre sur pause en raison de la pandémie. Elle espère toutefois reprendre le projet et en faire un événement annuel.
Une expérience extraordinaire
Lara n’est pas le seul membre de sa famille à avoir été inspiré par la gentillesse des autres. Touchés au cœur, ses parents, Michelle et Jeff, ont commencé à donner du sang régulièrement.
« Voir la quantité de sang qu’il a fallu pour Lara — pour une seule patiente — a mis les choses en perspective. Donner du sang est dès lors devenu une priorité pour nous. »
Et en octobre 2022, la famille a célébré une autre connexion, et non des moindres, avec la chaîne de vie du Canada. Après cinq ans sans cancer, Lara a fait son premier don de sang.
« Le fait de pouvoir donner du sang était extraordinaire. Savoir que j’aidais quelqu’un a éveillé en moi un sentiment très fort, se rappelle Lara. Le processus était simple et tout le monde m’a mise à l’aise. Les gens étaient fantastiques et j’ai senti qu’ils m’étaient reconnaissants.
Je me suis sentie portée par un immense élan de gratitude. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais. Je vais continuer à donner tout au long de ma vie. »