Comme microbiologiste à la Société canadienne du sang, elle aide à protéger les transfusés contre des bactéries dangereuses
Depuis sa tendre enfance en Colombie, Sandra Ramirez-Arcos est passionnée par les sciences. Au secondaire, elle n’arrivait pas à choisir sa matière préférée entre la biologie, la chimie et la physique. Au moment de choisir son sujet d’étude à l’université, elle était partagée entre la médecine et la microbiologie.
Finalement, elle a choisi la microbiologie, qui lui permettrait à la fois d’étudier les éléments constitutifs de la nature et d’exercer une influence concrète. C’est cette passion qui l’a finalement amenée à la Société canadienne du sang, où elle travaille comme chercheuse depuis 20 ans.
La Société canadienne du sang ne se contente pas de gérer le système d’approvisionnement en sang, elle favorise aussi une innovation de calibre mondial dans les domaines de la transfusion sanguine, de la thérapie cellulaire et de la transplantation. Grâce à l’expertise qu’elle a acquise et à son réseau de chercheurs, d’ingénieurs et de professionnels de la santé dans les hôpitaux et les universités de tout le pays, elle mène des recherches de pointe. Celles-ci permettent d’éclairer nos politiques en matière de dons, de mieux garantir la sécurité des patients, de découvrir de nouveaux traitements médicaux et de contribuer à un corpus mondial de connaissances visant à améliorer la vie des patients.
« Au laboratoire de microbiologie, nous nous concentrons sur l’amélioration de la sécurité des composants sanguins. Plus précisément, je travaille sur les bactéries, explique Mme Ramirez-Arcos, qui occupe le poste de scientifique principale. Nous voulons nous assurer que les produits que nous transfusons aux patients ne sont pas contaminés. »
Contrairement aux virus, les bactéries peuvent se développer pendant la conservation des composants sanguins. Les plaquettes, par exemple, doivent être conservées à température ambiante et constamment agitées, des conditions dans lesquelles des bactéries potentiellement mortelles peuvent se développer. Sandra Ramirez-Arcos et son équipe s’efforcent donc d’améliorer la détection et la prévention de ces menaces bactériennes pour les patients.
« Nous avons commencé par mettre en place un dépistage bactérien pour les concentrés plaquettaires et nous avons amélioré l’algorithme d’analyse bactérienne, indique Mme Ramirez-Arcos. Notre objectif est toujours d’assurer la sécurité des patients transfusés. »
Étant donné que les concentrés plaquettaires à charge pathogène réduite ont été introduits en 2024, seule une petite fraction des unités plaquettaires fera l’objet d’un dépistage de la contamination bactérienne à l’aide de méthodes de culture. Sandra Ramirez-Arcos et son équipe continuent de soutenir la mise en œuvre de nouvelles technologies visant à améliorer la sécurité des composants sanguins.
Pour Sandra Ramirez-Arcos, travailler à la Société canadienne du sang offre une occasion unique de faire progresser la science de manière à améliorer les soins aux patients au Canada et à l’étranger.
« C’est un privilège d’être ici, déclare Mme Ramirez-Arcos. Nous pouvons mener une étude dont les résultats seront utilisés par la Société canadienne du sang pour modifier les pratiques. Mais nous publions également cette étude dans une revue. Notre contribution dépasse donc nos murs et sert à d’autres chercheurs dans le monde entier. »
La réalisation dont elle est la plus fière est une étude qu’elle a menée il y a dix ans en collaboration avec Héma-Québec. Cette étude portait sur les globules rouges, qui sont normalement réfrigérés.
« Nous avons été les premiers à prouver qu’il était possible d’exposer les concentrés de globules rouges à la température ambiante pendant plus de 30 minutes sans en compromettre la sécurité, ajoute Mme Ramirez-Arcos. Cette étude a été déterminante au Canada et dans le monde entier. »
La découverte que les globules rouges peuvent être conservés jusqu’à 60 minutes à température ambiante a augmenté la possibilité de les transfuser aux patients. L’impact considérable de cette recherche consiste en une réduction du gaspillage des concentrés de globules rouges, un composant sanguin précieux, ce qui permet d’optimiser les réserves des hôpitaux. Les recherches liées à la prolongation de la règle des 30 minutes à 60 minutes ont été publiées dans Vox Sanguinis en 2013, une publication qui a reçu le prix du meilleur article.
Mais pour Sandra Ramirez-Arcos, ce n’est pas seulement la recherche qui est importante. Elle se réjouit de l’équipe qu’elle a pu constituer au fil des ans à la Société canadienne du sang.
« Il s’agit d’un groupe de personnes possédant les compétences nécessaires pour s’attaquer à n’importe quel problème qui se présente dans notre laboratoire, poursuit Mme Ramirez-Arcos. Dans ma vie, de nombreuses personnes m’ont aidé à bâtir ma carrière, et je veux faire de même pour les autres. Former des gens, c’est les faire bénéficier de notre expérience. Lorsque quelqu’un obtient son diplôme et décroche un emploi, je suis très fière, car je pense que c’est le prolongement de ce que nous faisons ici. »
De nombreux membres de son équipe sont des étudiants diplômés qui souhaitent parfaire leur formation. Lorsqu’ils terminent leurs études et trouvent un emploi, que ce soit à la Société canadienne du sang ou ailleurs, Mme Ramirez-Arcos est ravie d’avoir participé à la création d’une nouvelle génération de scientifiques.
Mme Ramirez-Arcos et son équipe commencent maintenant à étudier les effets potentiels du changement climatique sur le système sanguin, par exemple, l’augmentation des maladies transmises par les tiques ou d’autres maladies transmissibles par le sang, afin d’assurer la sécurité des patients à l’avenir.
« Dans le laboratoire de microbiologie, nous avons l’occasion unique de travailler sur des projets qui se rapportent aux éléments fondamentaux de la nature, affirme Mme Ramirez-Arcos. Mais pour moi, le véritable privilège réside dans le fait que nous participons à des projets visant à améliorer les produits et les pratiques qui exercent une influence directe sur l’amélioration de la sécurité des patients canadiens. C’est un honneur de participer à ce travail. »
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