Ses recherches en génie cellulaire et génétique pourraient mener à des traitements contre l’anémie falciforme et le cancer
Lorsque Harinad Maganti pense à ses recherches, il les compare un peu à la construction d’un édifice.
« Tout commence par une brique, explique-t-il. Nous ne nous soucions pas de la vue d’ensemble. Nous essayons de construire la meilleure brique possible. Nous la posons de la meilleure façon possible. En posant les briques correctement, on peut construire un mur fantastique. Ce n’est peut-être pas moi qui l’achèverai, mais je sais que quelqu’un le fera. »
C’est dans cet état d’esprit que lui et son équipe restent motivés dans leur quête de traitements innovants pour certains des problèmes médicaux les plus redoutables, comme le cancer et l’anémie falciforme.
« Mes recherches visent à utiliser les cellules souches sanguines pour créer des traitements cellulaires avancés pour les patients atteints de nombreuses maladies », précise Maganti.
Les cellules souches sanguines sont des cellules immatures qui peuvent se développer en n’importe quelle cellule présente dans le sang. Elles sont produites par la moelle osseuse, le tissu spongieux situé au centre de certains os, et se trouvent également dans le sang de cordon, le sang qui reste dans le placenta et le cordon ombilical après la naissance d’un bébé. De nombreux parents font un don de sang de cordon pour des greffes de cellules souches qui peuvent sauver des vies, mais ceux qui font don à la banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang peuvent également consentir à ce que leur don soit utilisé à des fins de recherche (par exemple, lorsque la quantité de cellules souches est insuffisante pour une greffe).
L’équipe de M. Maganti est en train de mettre au point une nouvelle technologie permettant de modifier les cellules souches afin qu’elles puissent être utilisées pour traiter plusieurs maladies. L’anémie falciforme en fait partie, car il s’agit d’une maladie héréditaire qui entraîne une déformation des globules rouges. L’équipe utilise l’édition génique, une méthode permettant d’ajouter, de remplacer ou de supprimer des sections de l’ADN pour tenter de corriger ces mutations dans les cellules souches sanguines du patient. Les personnes touchées, soit environ 6 000 au Canada et 250 millions dans le monde, peuvent souffrir de douleurs intenses et d’autres problèmes de santé graves. Actuellement, peu d’entre elles peuvent être guéries et leur traitement peut nécessiter des transfusions sanguines fréquentes.

Harinad Maganti espère que les travaux de son laboratoire aboutiront à un traitement permettant d’extraire les cellules souches sanguines du patient et de corriger la mutation génétique. Ces cellules seraient ensuite réintroduites dans le corps du patient, où elles se transformeraient en cellules sanguines saines. Un tel traitement pourrait considérablement améliorer la qualité de vie des patients et réduire le coût des traitements.
Ces mêmes méthodes sont également prometteuses pour le traitement du cancer sans chimiothérapie.
« Il est important de savoir que la Société canadienne du sang est le seul organisme sans but lucratif au Canada qui travaille à la fois à la distribution de sang sécuritaire et au développement de meilleurs produits sanguins, souligne M. Maganti. Je pense que c’est très important, car de nombreux organismes ont des chercheurs qui ne disposent pas du produit final, ou n’ont pas la capacité de le rendre disponible en clinique, alors que nous avons des spécialistes dans chacun de ces domaines. »

La Société canadienne du sang ne se contente pas de gérer le système d’approvisionnement en sang, elle est aussi à l’origine d’innovations de calibre mondial dans les domaines de la transfusion sanguine, de la thérapie cellulaire et de la transplantation. Grâce à son savoir-faire interne et à un réseau de scientifiques, d’ingénieurs et de professionnels de la santé dans les hôpitaux et les universités du pays, elle mène des recherches de pointe. En plus d’ouvrir la voie à de nouveaux traitements prometteurs, ces recherches façonnent nos politiques de don, garantissent une meilleure sécurité des patients et contribuent à un ensemble de connaissances mondiales visant à améliorer la vie des gens.
« Travailler à la Société canadienne du sang allait de soi, déclare Harinad Maganti. J’ai le rare honneur et le privilège de travailler avec tous ces merveilleux scientifiques pour aider collectivement le Canada et le monde à être plus sûrs et meilleurs. C’est un privilège qui s’accompagne de nombreuses responsabilités, mais c’est très stimulant. »

Bien qu’il reste encore beaucoup de briques à poser avant que l’édifice ne soit terminé, Harinad Maganti et son équipe continuent de le construire brique par brique, sachant qu’ils bénéficient également d’un soutien essentiel en dehors du laboratoire.
« Je tiens à remercier les merveilleux donneurs qui continuent de donner leur sang pour la recherche, notamment dans le cadre du programme de sang de cordon. Ces dons sont destinés à des recherches comme la mienne, qui visent à mettre au point de nouveaux traitements curatifs, conclut Harinad Maganti. »
Pour en savoir plus sur les recherches de pointe de la Société canadienne du sang, cliquez ici.