Isra Levy reçoit l’Ordre d’Ottawa

Le chef de l’innovation à la Société canadienne du sang et ancien médecin-chef de la santé publique d’Ottawa récompensé

18 novembre 2021
Isra Levy, Order of Ottawa recipient, smiling

Le Dr Isra Levy, vice-président aux affaires médicales et à l’innovation à la Société canadienne du sang, a reçu l’Ordre d’Ottawa le 18 novembre lors d’une cérémonie présidée par le maire Jim Watson.

Vivant à Ottawa depuis trente ans, le Dr Levy est profondément enraciné dans sa ville d’adoption. Il en a été le médecin-chef de la santé publique pendant une dizaine d’années avant d’entrer au service de la Société canadienne du sang, au début de 2018.

L’Ordre d’Ottawa, qui est décerné depuis dix ans, récompense des résidents pour leurs réalisations professionnelles et leurs services exceptionnels dans différentes sphères.

« Je regardais les autres noms qui ont reçu ce prix au fil des ans et je me disais “Wow!”. Tous sont des gens accomplis qui ont vraiment apporté beaucoup », souligne le Dr Levy, qui a déjà été nommé Médecin de l’année. « Se retrouver en leur compagnie est une leçon d’humilité. »

Le Dr Levy a été le premier directeur du Bureau de la santé publique de l’Association médicale canadienne, où il a travaillé à l’amélioration des services en santé mentale, notamment en participant à la création d’un réseau de soutien. Par la suite, pendant ses années comme médecin-chef de la santé publique, il a amené la Ville à prendre des mesures concrètes dans le domaine de la toxicomanie, dont la mise sur pied d’un centre d’injection de drogue supervisé, en 2017.

Le Dr Levy était à la tête de Santé publique Ottawa quand a sévi la pandémie de grippe H1N1, en 2009. Il demeure fier des efforts déployés par le service pour mener ce qui était, à l’époque, la plus grande campagne de vaccination de masse de l’histoire de la ville. Cette crise a marqué un changement important dans la façon dont le service de santé publique communique avec la population. Au cours de la pandémie actuelle, le service a régulièrement été salué pour son utilisation intelligente des réseaux sociaux. Il est bon de se rappeler que son désormais célèbre compte Twitter (compte Twitter anglais) a diffusé ses premiers gazouillis à l’automne 2009. Il y était question des horaires des cliniques de vaccination contre le virus H1N1 et des temps d’attente.

Même s’il était alors chef de la santé publique, le Dr Levy ne s’attribue aucun mérite dans cette utilisation des réseaux sociaux. Comme à son habitude, il préfère mettre en lumière le travail de l’équipe et vante les talentueux conseillers en communication qui ont proposé la nouvelle approche. « Je n’avais pas la moindre idée, avoue le Dr Levy. Je leur ai simplement dit : “OK!” Mais je suis fier d’avoir dit ce “OK” », plaisante-t-il.

Un guide pendant la pandémie de COVID-19

Dix ans plus tard, le Dr Levy se retrouve à combattre une autre pandémie, pour une autre organisation. Lorsque sont publiés les premiers rapports sur la COVID-19, en décembre 2019, il travaille à la Société canadienne du sang depuis à peine deux ans.

« Je pense que, comme toutes les organisations, nous avons dû relever des défis auxquels nous ne nous attendions pas », dit-il.

Très tôt, le Dr Levy fait équipe avec Judie Leach-Bennett, vice-présidente, chef du contentieux et chef de la gestion des risques. Ensemble, ils codirigent la réponse de l’organisation à la COVID19. Ils veillent notamment à ce que le personnel puisse recevoir les vaccins dès qu’ils sont disponibles, puis élaborent une politique de vaccination pour les employés. Parallèlement, ils établissent des protocoles pour prévenir la propagation de la maladie dans les établissements de l’organisation et éviter des pénuries de sang.

« Notre équipe rassemble les renseignements nécessaires pour établir les prévisions sur l’utilisation du sang, explique le docteur Levy. La pandémie a créé une situation très volatile. En général, nous avons une très bonne idée du volume de produits sanguins dont les hôpitaux auront besoin, du moins à l’échelle nationale, mais comprendre ce qui se passe à l’échelle locale et influencer cette dynamique est tout un défi pour les médecins et autres membres de notre équipe. »

La Société canadienne du sang a continué de satisfaire les besoins des patients malgré la pandémie, ce qui rend le Dr Levy très fier de ses collègues des affaires médicales et des autres services.

« Si vous regardez aux États-Unis, il y a eu des problèmes majeurs avec l’approvisionnement en sang, fait-il remarquer. Le Canada n’a pas connu ces problèmes, et pour cela, il y a beaucoup de gens de notre organisation qu’il faut remercier. »

Un système du sang plus inclusif

En tant que responsable des affaires médicales et de l’innovation, le Dr Levy dirige également l’équipe de chercheurs et de médecins qui revoient régulièrement les critères d’admissibilité au don. Dès les premiers jours de la pandémie, l’équipe a travaillé avec diligence à rédiger les questions qui seraient posées aux donneurs en lien avec la COVID-19. Les questions devaient garantir l’innocuité des réserves de sang ainsi que la sécurité de toutes les personnes qui iraient donner du sang ou travailleraient dans les centres de donneurs.

Malgré les défis posés par la COVID-19, plusieurs initiatives se sont poursuivies pour rendre le système de collecte de sang plus inclusif. Par exemple, les personnes atteintes de diabète de type 1 sont désormais admissibles au don de sang, et les voyageurs qui ont fait un court séjour dans une zone à risque de malaria n’ont pas besoin d’attendre aussi longtemps qu’auparavant pour pouvoir donner du sang et des plaquettes.

Plus récemment, en septembre 2021, Santé Canada a approuvé une demande que nous avions déposée pour que des hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH) puissent donner du plasma dans des centres de donneurs sélectionnés. Notre objectif ultime est d’abolir la période d’attente actuelle imposée aux hommes gais, bisexuels et autres HARSAH; nous voulons plutôt baser nos critères d’admissibilité sur le comportement sexuel et appliquer ces critères à tous les donneurs. Nous prévoyons soumettre une demande en ce sens à Santé Canada, l’organisme qui réglemente nos activités, d’ici la fin de 2021.

« Je suis fier de l’excellence scientifique que notre équipe apporte à l’évaluation des critères, dit le Dr Levy. Grâce à cette expertise, nous pouvons assouplir les critères pour qu’ils soient le moins restrictifs possible, ce que nous faisons par le biais d’un processus réglementaire pas mal rigoureux. »

Regard vers l’avenir

Le Dr Levy utilise sa position de leader pour stimuler la recherche et l’innovation ainsi que la surveillance de menaces futures. Lui et ses collègues ont les yeux rivés sur le changement climatique, un phénomène qui pourrait affecter les opérations de bien des manières, notamment en modifiant l’épidémiologie des maladies infectieuses transmises par le sang.

« Nous devons regarder les scénarios possibles sous tous les angles et établir des mesures d’urgence et d’atténuation des risques pour chacun », explique-t-il.

La Société canadienne du sang mène également des recherches qui inspirent des visions de l’avenir plus réjouissantes. Par exemple, l’un des projets explore une plus grande automatisation de la préparation des composants sanguins tandis qu’un autre évalue la possibilité de congeler les plaquettes, un composant sanguin dont la courte durée de conservation complique la gestion de l’approvisionnement. L’organisme étudie même l’utilisation potentielle de drones pour livrer le sang aux hôpitaux.

« C’est tellement stimulant, lance le Dr Levy. Il y a des jours où je me sens comme un enfant dans un magasin de jouets! »

Un hommage tout indiqué

Pour le Dr Graham Sher, chef de la direction de la Société canadienne du sang, l’Ordre d’Ottawa est un hommage « tout indiqué » pour Isra Levy, un médecin dont il a d’abord suivi la carrière à distance, puis de très près, puisqu’ils sont tous les deux assis à la même table de leaders.

« En tant qu’ami, collègue et résident d’Ottawa, je sais depuis longtemps qu’Isra exerce un leadership dans cette ville, précise le Dr Sher. Grâce à cet honneur, un plus grand nombre de personnes découvriront son expertise et ses connaissances exceptionnelles, et j’en suis heureux. »

« Nous sommes nombreux à avoir bénéficié de la longue carrière d’Isra dans cette ville, poursuit-il. L’Ordre d’Ottawa est une marque de reconnaissance bien méritée pour les contributions humanistes et vitales qu’il a apportées à Ottawa et au reste du monde. »

Le Dr Levy se rappelle que lui et sa femme, Jacquie, n’étaient que « des enfants » lorsqu’ils ont quitté leur pays natal, l’Afrique du Sud. Ils ont fait des escales en Angleterre et dans trois provinces canadiennes avant de s’établir à Ottawa pour y poursuivre leur carrière et fonder une famille. Prenant soudain conscience de l’honneur que lui fait sa ville d’adoption, une vague d’émotion l’envahit. « C’est énorme », conclut-il.

Share this story

ShareTweetShare

Sur le même sujet