« Nous travaillons au service de tous. »
À Calgary (Alberta), Tara Wilson analyse les dons de sang pour en vérifier l’innocuité et la compatibilité.
Durant la pandémie de COVID-19, nous vous faisons découvrir l’histoire de nos employés en première ligne. Tara Wilson est technologue de laboratoire médical à Calgary, en Alberta.
Cela fait huit ans environ que je travaille à la Société canadienne du sang. À Calgary, l’équipe dont je fais partie analyse le sang recueilli dans tout l’Ouest du Canada. Lorsque je dois expliquer ce que je fais dans mon travail, je dis que je m’assure de l’innocuité du sang recueilli auprès des donneurs. Nous effectuons toutes les analyses obligatoires, dont les dépistages de maladies transmissibles par le sang.
Ce que je préfère dans mon travail, c’est que chaque jour, j’ai un but. Nous travaillons au service de tous.
« Il n’y a pas de raccourci possible. »
Les analyses que nous faisons sont essentielles et nous avons dû nous adapter très vite avec la pandémie. Notre équipe a été divisée en deux groupes qui travaillent séparément. Ainsi, si un groupe est touché par une éclosion de COVID-19, les autres employés ne sont pas exposés et peuvent continuer à travailler.
Des marques au sol nous indiquent la distance de deux mètres à respecter, et nous portons un masque en tout temps. Cela représente d’importants changements, car nous avions l’habitude de nous réunir chaque jour et de discuter entre nous. Maintenant, nous avons davantage recours aux courriels et aux notes, d’autant plus que nos journées de travail ne se chevauchent pas.
En matière d’analyses, il n’y a pas de raccourci possible : nous procédons de la même façon à chaque fois. Cela nous a causé des problèmes, car les échantillons nous arrivent de tout l’Ouest du Canada, et la pandémie a provoqué des retards d’expédition à certains moments. Il nous est arrivé d’attendre avec inquiétude l’arrivée d’un envoi pendant la première moitié de notre quart de travail, puis de devoir travailler sous pression pendant la deuxième moitié pour tout finir à temps. Heureusement, nous avons su nous adapter!
« Trouver un donneur compatible est un travail d’équipe. »
L’un des aspects les plus valorisants de ce travail consiste à trouver du sang compatible pour les personnes ayant un groupe sanguin rare. Pour ce faire, nous effectuons des analyses complémentaires qui visent à vérifier des combinaisons précises d’antigènes – des molécules qui se trouvent à la surface des globules rouges.
Pour trouver un échantillon compatible, nous procédons par élimination. Il faut parfois analyser plusieurs fois un même échantillon pour vérifier sa compatibilité avec différents antigènes. Un de nos instruments permet d’analyser des dizaines d’échantillons en même temps, mais il faut parfois travailler manuellement. Trouver un donneur compatible est un travail d’équipe, et nous pouvons passer des jours, voire des semaines, sur un cas particulier.
En général, je ne connais des patients que leurs initiales et leur date de naissance. Si nous les avons aidés à plusieurs reprises, il arrive que je commence à reconnaître leur phénotype – les caractéristiques propres à leur sang. Ça peut m’arriver de voir les résultats de nouvelles analyses et de me dire : « tiens, voilà un échantillon compatible avec untel, dont nous avons fait les analyses le mois dernier ». Notre but est aussi d’élargir notre base de données, alors je suis vraiment contente lorsque je découvre un nouveau donneur de sang rare!
Récemment, j’ai eu la possibilité d’en apprendre davantage sur une patiente que j’ai aidée. Il s’agit d’une petite fille de la Colombie-Britannique, que nous connaissions sous les initiales A. M. Elle souffre d’une anémie falciforme et avait besoin d’un grand nombre de transfusions au printemps. Mes collègues et moi avons réussi à lui trouver plusieurs donneurs compatibles.
La jeune Aaliyah a pu compter sur une armée de donneurs de sang pour survivre pendant la pandémie.
Les personnes atteintes d’anémie falciforme ont besoin de transfusions régulièrement et ce n’est pas la première fois que nous aidons l’une de ces personnes, mais dans ce cas précis, nous avons reçu une lettre de remerciement de la part du médecin de la fillette et les parents nous ont exprimé leur gratitude, ce qui m’a beaucoup émue. J’ai moi-même de jeunes enfants et l’histoire de cette famille m’a touchée. Quelle motivation de pouvoir aider une petite fille si innocente et vulnérable! C’est ma raison d’être, ma vocation.