Le cytomégalovirus, un sujet compliqué


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Le cytomégalovirus, ou CMV, est un virus qui ne provoque aucun symptôme important chez la majorité des personnes infectées, que ce soit dans la population générale ou chez les patients. De 40 à 50 % de la population adulte a été exposée au CMV sans subir d’effets cliniques. Après une exposition, le CMV demeurerait dans les globules blancs et pourrait entraîner une infection dans le cas où il y aurait affaiblissement du système immunitaire. La transmission se fait de la mère à l’enfant ou par les liquides organiques, les rapports sexuels, la transfusion ou la greffe.

Ce qui inquiète surtout, c’est que le CMV peut causer une pneumonie potentiellement mortelle chez les patients à risque.

Il est possible de réduire le risque de transmission par transfusion en utilisant des filtres qui bloquent la majeure partie des globules blancs. On appelle ce procédé déleucocytation ou réduction leucocytaire. Les composants sanguins déleucocytés sont dits « exempts de CMV ». Depuis juin 1999, la Société canadienne du sang effectue la déleucocytation de tous les composants sanguins avant de les entreposer. Elle fournit aussi des composants sanguins « CMV séronégatifs » afin de réduire encore davantage le risque de transmission par transfusion. Ces composants proviennent de donneurs qui ont obtenu un résultat négatif au test de dépistage d’anticorps anti-CMV. La littérature médicale n’est pas unanime quant aux avantages des composants déleucocytés et CMV séronégatifs pour protéger les patients à risque. Pour en savoir plus, consultez The Use of CMV Products, de la Dre Christine Cserti-Gazdewich.

Souhaitant apporter un peu de clarté sur l’utilisation des produits CMV négatifs et exempts de CMV, le Comité consultatif national sur le sang et les produits sanguins a publié, en août 2014, la recommandation suivante :

« Le Comité consultatif national recommande que les produits déleucocytés, c’est-à-dire exempts de CMV, et les produits séronégatifs pour l’IgG anti-CMV soient considérés comme équivalents pour la majorité des patients, y compris les patients immunodéprimés, les enfants et les adultes qui reçoivent des cellules souches hématopoïétiques ainsi que les patients séronégatifs pour le CMV qui pourraient un jour avoir besoin d’une greffe. Compte tenu du manque de preuves et de la controverse entourant la nécessité d’utiliser des produits sérologiquement négatifs et déleucocytés dans trois cas — fœtus devant faire l’objet d’une transfusion intra-utérine, nouveau-nés (bébés de moins de 28 jours) et transfusions non urgentes pour les femmes enceintes négatives pour le CMV  —, le Comité recommande de suivre les procédures locales. »

Pour favoriser l’utilisation optimale de plaquettes CMV séronégatives, la Société canadienne du sang a distribué en mars 2015 un numéro d’HémoStats sur les commandes de plaquettes séronégatives pour le CMV. Le bulletin fait état des fluctuations de la demande selon les hôpitaux. 

Un certain nombre d’hôpitaux ont récemment instauré des politiques stipulant que les composants CMV séronégatifs ne sont essentiels pour aucun de leurs patients. La liste de ces hôpitaux se trouve sur notre site Web.

En l’absence de données irréfutables sur le sujet, les hôpitaux continueront de suivre les politiques qu’ils jugent le plus appropriées pour leurs patients.

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