Le don d’organes pourrait augmenter au Canada grâce aux spécialistes du don d’organes
Selon un commentaire formulé dans le Journal de l'Association médicale canadienne, l’intégration en milieu hospitalier de médecins spécialistes du don d’organes pourrait permettre d’augmenter les dons : http://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.130050.
Au Canada, le taux des dons de donneurs décédés est nettement inférieur à celui de nombreux autres pays dotés de programmes avancés de transplantation d’organes. Ce faible taux explique que nombre de malades décèdent avant qu’un donneur soit trouvé; en 2010, 16 % des malades en attente d’un rein, d’un pancréas ou de ces deux organes sont décédés; 19 % des malades en attente d’un poumon, 22 % des malades en attente d’un foie et 24 % des malades en attente d’un cœur sont décédés avant la découverte d’un donneur compatible.
En général, les médecins spécialistes du don d’organes sont des spécialistes des soins intensifs possédant de l’expérience en don d’organes et de tissus. Le Royaume-Uni, l’Australie, l’Espagne et certaines régions des États-Unis disposent de programmes de médecine du don; mais les fonctions du médecin spécialiste, qui varient d’un pays à l’autre, vont de soins directement prodigués aux donneurs à des tâches administratives.
« Les programmes de médecine du don d’organes permettent d’améliorer le taux de dons de donneurs décédés, selon Sam Shemie, de l’unité de soins intensifs de l’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill (Québec), et les coauteurs du commentaire. En Espagne, cette spécialité a joué un rôle majeur dans le passage du taux des dons à plus de 30 donneurs par million d’habitants; c’est l’un des taux les plus élevés au monde. »
En 2011, la Société canadienne du sang a recommandé la mise en place de médecins spécialistes du don, dans le cadre d’un plan visant à augmenter les taux de don et de transplantation d’organes au Canada.
On craint toutefois la possibilité de conflits d’intérêts avec des médecins spécialistes du don, qui, à la fois, interviendraient directement aux soins intensifs et joueraient un rôle dans le don d’organes. La plupart des programmes dissocient les fonctions des membres des équipes de dons de la prestation des soins de fin de vie.
« Les experts consultés à l’initiative de la Société canadienne du sang et de la Société canadienne de soins intensifs en 2011 recommandent une définition et une séparation claires des rôles de tous les acteurs du système de don et de transplantation, ainsi qu’une transparence par la divulgation complète des fonctions de chacun aux familles et aux autres professionnels concernés, concluent les auteurs. Les mécanismes de financement devraient permettre de donner aux patients la possibilité de faire des dons sans créer d’incitation à augmenter le nombre de dons d’organes par le biais de pressions indues. »