FAQ – Test de dépistage du VIH

 

Comment la Société canadienne du sang fait-elle les tests de dépistage du VIH?

Lorsqu’une personne donne du sang, nous expédions une petite quantité de sang à l’un de nos laboratoires pour analyse. Nous analysons chaque don pour détecter la présence du VIH à partir de différents marqueurs, dont l’antigène p24 (présent sur le VIH-1) et les anticorps anti-VIH-1 et anti-VIH-2. Nous pratiquons aussi le test d’amplification des acides nucléiques (TAN) qui permet de détecter le VIH-1 et le VIH-2.

Qu’est-ce que le test d’amplification des acides nucléiques (TAN)?

Le test d’amplification des acides nucléiques est la technique d’analyse la plus précise utilisée pour détecter la présence de virus, dont le VIH (virus de l’immunodéficience humaine).  

La période entre l’infection et le moment où les tests réalisés en laboratoire peuvent détecter le virus s’appelle la « période de latence sérologique ». Il existe un risque, si la personne infectée donne du sang pendant la période de latence, que les tests ne détectent pas le virus et que l’agent infectieux se transmette à un receveur de sang.  

Depuis son introduction en 2001, le TAN a permis de réduire (mais pas d’éliminer) la période de latence sérologique, car il détecte même les petites quantités de matériel génétique viral présentes avant que les antigènes ou les anticorps eux-mêmes soient détectables.  

Comment le TAN est-il effectué?

Nous faisons d’abord le test des acides nucléiques en laboratoire sur un mélange de six échantillons. Si le test détecte du matériel génétique viral, nous testons alors chaque échantillon séparément pour déterminer celui qui est positif. D’autres tests sont ensuite effectués pour confirmer le résultat. 

Nous informons le donneur des résultats et lui fournissons, ainsi qu’à son professionnel de la santé, des renseignements supplémentaires. En outre, nous prendrons des mesures pour communiquer les résultats aux services de santé publique (une mesure obligatoire au Canada) et pour éliminer tous les produits fabriqués à partir du don en question.

Que se passe-t-il si une personne infectée par le VIH donne du sang pendant la période de latence?

Il existe une période de latence entre l’exposition au VIH et le moment où le virus peut être détecté au moyen de tests en laboratoire. Il est donc possible qu’une personne donne du sang au cours de cette période de latence. C’est pourquoi la Société canadienne du sang s’appuie sur un processus à volets multiples qui comprend l’application stricte de critères d’admissibilité et des techniques à la fine pointe de la technologie.  

Elle pose des questions aux donneurs au sujet de leur potentielle exposition à différentes infections transmissibles par voie transfusionnelle, comme les infections par le VIH, le virus de l’hépatite B (VHB) ou le virus de l’hépatite C (VHC), sur une période d’au moins trois mois. Cette période permet de garantir que tous les tests disponibles sont en mesure de détecter avec fiabilité la présence éventuelle du VIH, du VHB ou du VHC.  

Depuis que la Société canadienne du sang est responsable du système du sang au Canada, c’est-à-dire depuis 1998, pas un seul cas de transmission du VIH, du VHB ou du VHC par voie transfusionnelle n’a été recensé.   

En savoir plus sur la sécurité transfusionnelle

Les tests sont-ils fiables?

Combiner le questionnaire de sélection des donneurs et de multiples tests, dont le test des acides nucléiques, s’est avéré très efficace pour prévenir l’introduction de virus transmissibles par voie transfusionnelle (dont le VIH) dans le système du sang. 

Grâce à ces mesures, le risque résiduel d’introduction du VIH dans le système du sang est très faible, puisqu’il est estimé à moins de 1 sur 12,9 millions de dons.

Quelle est la norme internationale pour le dépistage du VIH?

Actuellement considérée comme la norme de sécurité la plus élevée, la combinaison du test de dépistage des antigènes, du test de dépistage des anticorps et du test d’amplification des acides nucléiques pour le VIH est utilisée par la plupart des pays développés.

Il arrive toutefois que ces tests soient trop coûteux ou indisponibles dans certains pays. En 2021, l’Organisation mondiale de la Santé a enquêté sur les pratiques de dépistage du VIH de 180 pays. À l’époque, les systèmes d’approvisionnement en sang de 36 pays (dont le Canada) combinaient test de dépistage des antigènes, test de dépistage des anticorps et test d’amplification des acides nucléiques (TAN). Dix-neuf autres pays combinaient le TAN et le test de dépistage des anticorps, mais omettaient le test de dépistage des antigènes. La plupart des pays (N = 90) utilisaient les tests de dépistage des antigènes et des anticorps sans le TAN. 

En raison de la diversité des pratiques de dépistage du VIH, les périodes de latence et le risque d’infection au VIH transmise par du sang ou des produits sanguins varient en fonction du pays dans lequel la transfusion a lieu.  

Les personnes qui résident ou voyagent hors du Canada et qui ont besoin de sang ou de composants sanguins sont invitées à discuter des risques et des avantages avec le professionnel de la santé prescrivant la transfusion. Les données canadiennes sur la sûreté du sang ne peuvent s’appliquer au sang et aux produits sanguins d’autres pays.   

Si les tests sont efficaces, pourquoi est-il nécessaire de vérifier l’admissibilité des donneurs?

La Société canadienne du sang s’appuie sur un processus à volets multiples qui comprend l’application stricte de critères d’admissibilité et des techniques à la fine pointe de la technologie. Malgré la sophistication et la précision extrêmes des tests modernes, aucun test n’est parfait. En outre, il n’existe pas de tests pour toutes les infections transmissibles par voie transfusionnelle. La vérification de l’admissibilité des donneurs vise donc à réduire le risque d’infection pendant la période de latence et le risque d’infection par des virus qui ne peuvent être détectés par un test. 

Si la période de latence du VIH n’est que de neuf jours, pourquoi les pratiques de sélection fondées sur les comportements sexuels de la Société canadienne du sang prescrivent-elles l’exclusion de certaines personnes pendant trois mois?

Pendant la vérification de leur admissibilité, tous les donneurs sont tenus de répondre à des questions sur leurs pratiques sexuelles. Les personnes qui ont eu des relations anales avec un nouveau partenaire ou plusieurs partenaires sexuels dans les trois derniers mois seront tenues d’attendre trois mois à partir de la dernière relation anale avant de faire un don. Cette période de trois mois tient compte des périodes de latence de différents virus, dont le VIH, le virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’hépatite C (VHC).  

La période de latence la plus longue étant celle du virus de l’hépatite B, elle a été prise en compte au moment d’établir les périodes d’exclusion des personnes susceptibles d’être exposées au VIH, au VHB et au VHC, notamment parce qu’elles ont reçu une transfusion sanguine par le passé ou en raison de l’utilisation d’aiguilles, de la séropositivité connue du ou des partenaires, de l’exposition sexuelle, des tatouages et des perçages.  

Cette période de trois mois est la plus courte période testée par les systèmes du sang mondiaux en ce qui concerne l’exposition à différents virus. Il n’existe pas à l’heure actuelle de données sur l’utilisation d’une période plus courte. Ces changements étant mis en place progressivement, à mesure que nous recueillerons des données sur l’incidence des périodes de détection des virus, nous espérons pouvoir réévaluer leur utilité.  

En savoir plus sur la sélection des donneurs en fonction de leurs pratiques sexuelles